La lithographie
Moulin Rouge, la Goulue
Henri de Toulouse-LautrecMarcelle Lender
Henri de Toulouse-LautrecLa lithographie, technique
Inventée en 1796 à Münich par Aloÿs Senefelder, la lithographie est une technique d’impression fondée sur la répulsion réciproque de l’eau et des corps gras.
L’artiste exécute à l’envers un dessin avec une encre ou un crayon gras sur une pierre calcaire dont le grain naturel accroche le corps gras.
La pierre est ensuite préparée pour procéder au tirage. Lavée avec une solution d’acide nitrique qui fixe le dessin, elle est enduite d’une couche de gomme arabique qui protège les parties destinées à rester blanches.
Après avoir placé la pierre sur le chariot d’une presse à bras, le lithographe humidifie la pierre qui restera mouillée pendant tout le tirage et il l’encre à l’aide d’un rouleau qu’il passe sur toute la surface du dessin. Seules les parties grasses retiennent l’encre.
La feuille de papier est ensuite posée délicatement sur la pierre. Au moyen d’une manivelle, le chariot avance sur le râteau sans arrêt et sans à coup, pour éviter les flous.
Le chariot est ramené à son point de départ et l’artiste soulève délicatement l’épreuve que la pression a fait adhérer à la pierre.
L’image imprimée est donc inversée par rapport à l’image dessinée. Le tirage est posé à plat et mis à sécher.
La lithographie en couleurs
La lithographie en couleurs correspond à une superposition des zones colorées.
L’artiste utilise pour chaque couleur une pierre séparée. Après avoir cerné sur un papier calque les plages de couleur, il transfère celles-ci sur une pierre en procédant au repérage.
Lorsque le dessin est achevé, chaque pierre est encrée de la couleur appropriée et tirée tour à tour sur la même feuille de papier. L’ordre de tirage doit être soigneusement choisi. Un repérage précis est nécessaire. Il est obtenu dans la plupart des cas par des trous d’épingles et des petits rectangles dessinés.
La mise au point de la composition et sa mise en couleur passe par des épreuves d’essais ; lorsque celles-ci sont conservées, comme c’est souvent le cas chez Toulouse-Lautrec, elles permettent de comprendre l’évolution du travail et les différentes recherches.
© Musée Toulouse-Lautrec, Albi (81)