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La Préhistoire en Pays rabastinois

Du paléolithique inférieur (500.000 av.J.-C.) à l'âge du bronze (1.000 av. J.-C)., le Pays rabastinois conserve de nombreux témoignages de l'activité humaine préhistorique.
Outils taillés

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Musée du Pays Rabastinois
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Du paléolithique inférieur (500.000 av.J.-C.) à l’âge du bronze (1.000 av. J.-C)., le Pays rabastinois conserve de nombreux témoignages de l’activité humaine préhistorique.

Durant la deuxième moitié du XIX° siècle, de nombreux chercheurs locaux, dans la mouvance de l’Ecole de Préhistoire Toulousaine, alors en pointe, ont constitué par ramassage au sol, d’importantes séries d’outillage lithique (bifaces et haches polies). Ces collections sont dispersées de nos jours entre les musées de Toulouse et d’Albi. Il s’agit de récoltes à l’emplacement de campements de plein air, malheureusement bouleversés par les labours.

Pour les périodes anciennes, une datation est donnée par la géologie, l’aspect physique des pièces et leur typologie. Il n’y a pas de fouilles possibles.

Le paysage actuel est tributaire du réseau hydrographique. Au cours du quaternaire, le lit des rivières principales, lors des périodes chaudes, s’est profondément surcreusé dans les terrains antérieurs. Pendant les périodes glaciaires, à l’inverse, un fort alluvionnement a constitué ce qui apparait de nos jours comme une succession de plaines étagées, bien visibles entre Rabastens et Giroussens. Les plus anciens dépôts fluviatiles culminent au dessus de Mézens à 244m d’altitude, c’est-à-dire que le Tarn s’est encaissé de 160m en moins d’un million d’années.

Les premières traces de l’homme, au paléolithique inférieur sont des outils taillés dans des roches tenaces ramassées sur place; galets où quelques enlèvements de matière, 2 ou 3, pour les pièces les plus frustes, ont déterminé une arête coupante. A partir de 500.000 av. J.-C. apparaissent des bifaces plus évolués en forme d’amande, mais qui conservent volontiers un talon brut. Le matériau de certaines pièces trahit une origine garonnaise ce qui indique des déplacements sur d’assez grandes distances. De nombreux sites sont connus dans la zone de collines et sur les terrasses alluviales de la rive gauche du Tarn. Au paléolithique moyen, vers 100.000 av. J.-C., les gisements sont plus concentrés, on utilise maintenant le silex de la région de Cordes, l’outillage, plus diversifié, se compose de petits bifaces réguliers, de racloirs, de pointes.

Au paléolithique supérieur, aux environs de 40.000 av. J.-C., d’autres stations de plein air sont occupées par des groupes humains qui devaient circuler, de manière saisonnière, sur de vastes territoires. Nous sommes ici entre deux régions riches en grottes habitées : la vallée de l’Aveyron et les Pyrénées ariégeoises. C’est à cette époque qu’il faut rattacher les découvertes anciennes de faune fossile, dans les carrières d’argiles qui alimentaient les tuileries et les briqueteries des faubourgs de Rabastens: on y a identifié des restes de mammouth, rhinocéros, cerf, renne, sanglier, cheval, bœuf… Au Magdalénien, vers 10.000 av. J.-C. des campements se sont établis à proximité des rives des cours d’eau. Ils ont donné entre autre de grandes lames en silex.

De la période mésolithique (vers 8.000 av. J.-C.) on connaît plusieurs gisements caractérisés par un outillage minuscule : petits grattoirs, lamelles appointées. Le paysage rabastinois a alors l’aspect que nous lui connaissons actuellement.

A partir de 5.000 av. J.-C., au néolithique, l’activité humaine se tourne vers la domestication et l’agriculture. Cette période nous a laissé de très nombreuses haches polies façonnées dans des roches locales ou en matériau d’importation : cinérite du Rouergue, roches vertes des vallées alpines. Elles étaient utilisées pour l’abattage des arbres, déforestation nécessaire pour l’obtention de terres arables. Certaines sont très grandes (objets de prestige ?), d’autres de quelques centimètres (amulettes ?). Ce mobilier omniprésent, s’accompagne de meules dormantes en grès utilisées pour la mouture du blé ou le polissage, d’un petit outillage en silex (éléments de faucilles, pointes de flèches, perçoirs), de quelques pendeloques et parures. La céramique est très mal conservée, l’outillage en os a disparu. Des structures en fosses, souvent localisées dans la plaine alluviale indiquent l’emplacement de plusieurs sites d’habitat qui préfigurent les premiers villages.

© Guy Ahlsell de Toulza,
conservateur du Musée du Pays rabastinois

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