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Article découverte

Toulouse-Lautrec, affichiste

La première affiche « Moulin-Rouge, la Goulue » commandée en 1891 à Lautrec par Zidler, directeur du célèbre cabaret, est un succès. Elle incite Lautrec à s’engager dans la création d’affiches et plus largement de lithographies. Entre 1891 et 1900, Henri de Toulouse-Lautrec crée 31 affiches et près de 325 lithographies qui lui permettent de se faire connaître d’un plus large public.
Bal au Moulin Rouge

Bal au Moulin Rouge

Jules Cheret
France-Champagne

France-Champagne

Pierre Bonnard
Moulin Rouge, la Goulue Chef d’œuvre commenté

Moulin Rouge, la Goulue

Henri de Toulouse-Lautrec
Musée Toulouse-Lautrec
Toulouse-Lautrec et Tremolada

Toulouse-Lautrec et Tremolada

Musée Toulouse-Lautrec
L’Anglais au Moulin Rouge

L’Anglais au Moulin Rouge

Henri de Toulouse-Lautrec
Musée Toulouse-Lautrec
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1. Toulouse-Lautrec lithographe

L’affiche connaît un large développement après la promulgation de la loi du 29 juillet 1881 qui consacre la « liberté de la Presse » et proclame le libre affichage.
Jules Chéret, peintre et affichiste introduit et développe l’usage de la couleur dans la lithographie. En 1889 il est l’auteur de l’affiche qui lance le bal du Moulin Rouge.
La première affiche « Moulin-Rouge, la Goulue » commandée en 1891 à Lautrec par Zidler, directeur du célèbre cabaret, est un succès. Elle incite Lautrec à s’engager dans la création d’affiches et plus largement de lithographies. Entre 1891 et 1900, Henri de Toulouse-Lautrec crée 31 affiches et près de 325 lithographies qui lui permettent de se faire connaître d’un plus large public.
Lautrec, admiratif devant l’affiche « France-Champagne » conçue par Pierre Bonnard en 1891, se fait conduire par l’artiste chez l’imprimeur Ancourt. Le père Cotelle, l’un des ouvriers, l’aurait initié à la technique de la lithographie. Le peintre travaille aussi avec l’imprimerie Chaix qui, en 1881, a racheté les ateliers Jules Chéret.
Dans ces ateliers, Toulouse-Lautrec a à sa disposition un personnel spécialisé. Il réalise lui-même la pierre de trait et les reports sur les pierres de couleur pour les petits formats à partir de ses dessins préparatoires au fusain et de ses cartons peints avec une peinture très diluée à l’essence. Les techniciens préparent les pierres, les encrent, reportent les dessins, veillent au calage et s’occupent du tirage pour les estampes de dimensions plus grandes. À partir de 1893, Lautrec renonce aux dessins préparatoires et compose directement sur la pierre.
Il utilise le pinceau ou le crayon dans ses premières estampes et incorpore avec brio le crachis, projection d’encre produite au moyen d’une brosse à dents que l’on trempe dans l’encre lithographique.
Chaque composition reflète son souci de lisibilité. Lautrec reprend les principes des estampes japonaises. Le dessin prime toujours : lignes ondoyantes ou tracés nerveux, premiers plans occupés par des silhouettes coupées arbitrairement et cernées d’un trait épais, figures planes et stylisées.
Le traitement de la couleur transforme l’image en affiche : de larges aplats de couleurs pures et contrastées visant à attirer le regard des spectateurs.
Il conçoit l’affiche comme un outil de communication : messages brefs et efficaces, parfois répétés pour frapper les esprits.
Sa réflexion porte autant sur l’image que sur le lettrage, sa forme et sa disposition. Le succès d’une affiche tient dans le choc qu’elle crée, dans l’immédiateté de ce qu’elle donne à lire et à voir. Lautrec révolutionne la technique de l’affiche en y apportant fraîcheur et inventivité et préfigure l’art publicitaire contemporain.
La plupart de ses lithographies ont été tirées à un petit nombre d’exemplaires : éditions allant de 12 à 100 épreuves pour lesquelles la presse à bras était utilisée. La reconnaissance immédiate de la critique et des amateurs justifie des tirages restreints pour les collectionneurs.

2. L’affiche comme témoignage

Si les affiches de Toulouse-Lautrec portent en elles le sceau de la modernité, elles évoquent la mémoire de Paris fin de siècle.
Lautrec prend pour thèmes les scènes de café-concert, les scènes de théâtre, les acteurs et les actrices. Les affiches sont autant de témoignages du monde du spectacle de cette époque. « Moulin Rouge, la Goulue » met en exergue Louise Weber dite la Goulue et Valentin le désossé en proposant une vision forte, réelle et synthétisée du légendaire « cancan ». « Ambassadeurs, Aristide Bruant » met en scène le créateur du cabaret Le Mirliton, devenu le chansonnier réaliste vedette d’un des cafés-concerts les plus réputés de l’époque, Les Ambassadeurs.
On se souvient de May Milton, danseuse de café théâtre d’origine anglaise, de Jane Avril , danseuse et amie de Lautrec, d’Yvette Guilbert qui a refusé l’affiche proposée par Lautrec, de l’imposante stature du comique Caudieux surnommé « l’Homme-canon ».
Lautrec ne fixe pas seulement la vie nocturne. Il crée des affiches pour l’édition. « Reine de Joie, Moeurs du demi-monde » (1892) et « Babylone d’Allemagne » (1894) annoncent les romans de Victor Joze.
Lautrec conçoit des annonces pour des feuilletons qui paraissent dans Le Matin « Au pied de l’échafaud » (1893), et dans La Dépêche de Toulouse « Le Tocsin » (1895). Les frères Natanson lui commandent la couverture de leur revue d’avant-garde, « La Revue Blanche » (1895).
Le succès et la modernité de ses affiches l’amène à créer des images publicitaires pour un fabricant d’encre américain « Au concert ou Ault et Wiborg Co » (1896), pour son ami « Le Photographe Sescau » (1896), pour la papeterie londonienne J. et E. Bella « Confetti » (1894), pour une firme de bicyclettes anglaises qui a inventé un nouveau modèle de chaîne « La Chaîne Simpson » (1896).
En 1899-1900 Lautrec réalise sa dernière affiche. « La Gitane », incarnée par l’actrice Marthe Mellot, illustre une pièce de théâtre de Jean Richepin.

© Musée Toulouse-Lautrec, Albi (81)

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