André Breton
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Issu de la petite bourgeoisie parisienne, André Breton se destine à la médecine à laquelle il consacre ses études dès 1913. Cependant, dès sa jeunesse, il se passionne également pour la poésie, notamment celle de Stéphane Mallarmé et Paul Valéry. Il entre en contact avec ce dernier dès 1914. Un an plus tard, alors que la guerre fait rage, Breton est déclaré « bon pour le service » et doit faire ses classes.
Si ces études lui permettent au départ d’échapper aux tranchées, elles ne lui interdisent pas la vue des horreurs. Affecté aux services de santé, il travaille à l’hôpital de Nantes avant de rejoindre un centre de neurologie puis le front en tant que brancardier. Entre-temps, il a fait la rencontre de Jacques Vaché, un soldat convalescent passionné de littérature qui l’oriente vers de nouvelles influences littéraires telles qu’Arthur Rimbaud, Alfred Jarry ou Guillaume Apollinaire. Mais la médecine a également ouvert son esprit aux travaux de Sigmund Freud et il pratique avec les patients qu’il côtoie la méthode des associations libres. Breton rencontrera Freud en 1921.
A la fin de la guerre, Breton rencontre Philippe Soupault et Louis Aragon. Ils fondent la revue Littérature en 1919 ; Benjamin Péret les rejoindra en 1920. Depuis 1917 et malgré la censure, ils parviennent à être en contact avec le mouvement Dada de Zurich. Un de ces initiateurs, Tristan Tzara, les rejoint d’ailleurs en 1920.
Cette même année, la première œuvre majeure du surréalisme est publiée : Les Champs magnétiques. Signé par Breton et Soupault, le livre est le fruit de « l’écriture automatique ». A la confluence des notions d’inspiration et d’inconscient, ce procédé écarte la raison pour laisser transparaître le « fonctionnement réel de la pensée ». Cet objectif devient celui de l’école « surréaliste » que Breton théorise en 1924 dans son Manifeste du surréalisme. Tout au long des années 1920, Breton s’impose comme le chef de file du mouvement et publie notamment Clair de Lune et Nadja.
Alors que la revue Révolution surréaliste commence sa parution en 1924, Breton se brouille progressivement avec ses compagnons. Après Tzara, c’est au tour de Soupault ou encore de Desnos de s’éloigner de Breton en 1927. Entré au Parti communiste, le «Pape du surréalisme» fait rentrer le communisme dans ses théories, modifiant ainsi les enjeux du surréalisme. Cela lui vaut le pamphlet collectif « Un cadavre », rédigé par ses anciens amis.
En 1922 il s’installe rue Fontaine à Paris où il résidera jusqu’à la fin de sa vie.
Désireux de « transformer le monde » et de « changer la vie », André Breton s’engage politiquement au-delà de l’écriture. Cependant, le Partit Communiste ne prend pas véritablement au sérieux les ambitions des surréalistes. En 1935, Breton quitte les institutions mais pas les idées. En 1938, il rencontre d’ailleurs Trotski et écrit Pour un art révolutionnaire indépendant. Entre temps, il a publié une de ces œuvres majeures : L’Amour fou.
Exilé à New-York à partir de 1941, André Breton rejoint la France en 1946 et prend part aux débats houleux entre existentialistes, surréalistes et humanistes.
En 1948 il soutient Garry Davis et le mouvement des Citoyens du Monde. En 1950, il découvre, à l’occasion d’une manifestation de ce dernier à Cahors, le village de Saint-Cirq-Lapopie et y achète l’auberge des mariniers. C’est d’ailleurs là qu’en 1953 il met en pratique, avec ses amis, le jeu de « L’un dans l’autre ».
Jusqu’à sa mort en 1966, il défend fermement le surréalisme qu’il continue à mettre en œuvre. Sur sa tombe est ainsi inscrit : « Je cherche l’or du temps », soulignant sa qualité d’alchimiste du monde et des mots.
© Musée de Cahors Henri Martin