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Fiche artiste

Firmin Salabert

Firmin Salabert © Tous droits réservés
Artiste
Firmin Salabert
Naissance
25 septembre 1811, Gaillac
Décès
21 juillet 1895, Gaillac
Nationalité
française
Activité
Peintre
À propos de l’artiste

Salabert (Firmin)

Fils de Joseph et Rose Cathala Firmin Salabert est né à Gaillac le 25 septembre 1811, dans une famille de négociants. Il est le dernier de trois fils.
Il eut une enfance assez triste car le commerce paternel a connu des difficultés.
Bientôt orphelin de père il fut envoyé par sa mère dans une école dont elle pouvait payer avec difficultés les cours.
Il y apprit à lire et écrire mais aussi à barbouiller (expression de son maître d’école) avec crayons et plumes sur tous supports, avec un grand bonheur.
Son frère aîné, Henri, caissier chez le receveur particulier des finances de Gaillac, obtint pour son jeune frère, qui avait alors 15 ans, un poste d’expéditionnaire.
Un métier passif de copiste loin de ses intérêts : devis, amendes, bordereaux étaient son quotidien, des accumulations de chiffres, dont il s’échappait en griffonnant, malgré des réprimandes de son frère.
Un jour un marchand colporteur d’images, de Toulouse, nommé Baron, vint s’installer à Gaillac et loua une boutique rue Portal où demeurait Salabert. Images et gravures étaient l’enchantement de Firmin Salabert et son rêve était de les acquérir toutes. Liant amitié avec le marchand, il obtint de venir voir les pièces puis les dessiner. Dès que ses moments de liberté le lui permettaient il y était. Profitant des conseils amicaux du marchand. Il travailla beaucoup à une copie qui une fois terminée fut vue par un homme amateur qui intrigué par le talent du jeune homme et souhaitant faire sa connaissance, lui proposa de lui donner des leçons. Salabert refusa car il n’avait pas de moyens mais l’homme lui assura de la gratuité de ses services. Il commença donc le lendemain.

Premier maître M. Gustave Constant de Saint Sauveur.

Cet amateur était M. Gustave Constant de Saint Sauveur qui avait travaillé à Toulouse quelques années avec le peintre Félix Saurine, peintre d’histoire et de portraits, élève de David (de 1807 à 1809), et professeur à l’académie de Toulouse. Rentré à Gaillac et doté d’une bonne fortune, il consacrait ses loisirs à la peinture.
L’atelier de M. Constant de Saint Sauveur possédait des cartons de gravures et de dessins, des modèles de plâtre, des chevalets, des toiles, tout un univers que découvrait Salabert.
Le maître se consacra à son élève durant quatre années et les progrès furent rapides, tant en art que dans son éducation générale. Alors Constant de Saint Sauveur lui dit : « mon jeune ami, je n’ai plus rien à t’apprendre, il faut maintenant aller demander des leçons à un homme plus instruit que moi ». Il lui donna alors une lettre de recommandation pour son ancien professeur M. Saurine à Toulouse.

A Toulouse chez Félix Saurine.

Saurine le reçut, examina ses dessins, les trouva de qualité et l’admit parmi ses élèves.
Au bout d’un an au milieu des 70 élèves il remporta le concours du premier prix hors ligne pour la ronde-bosse, d’après l’antique, enfin après quatre ans, il avait remporté six premiers prix.

A Paris chez JD Ingres

Il quitta alors Toulouse pour Paris pourvu d’une lettre de recommandation des membres de la mairie de Toulouse pour rencontrer Ingres à son atelier rue des Marais (Visconti).
Au premier contact le maître lui refusa l’entrée de son atelier déjà encombré par 80 élèves. Puis après avoir demandé à examiner ses dessins, lui accorda tout de suite l’entrée dans son atelier. Salabert est alors installé au N° 4 du Rempart Saint Honoré. Ingres le présente en mars 1833 à l’Ecole des Beaux-Arts et le fait inscrire avec quatre de ses élèves. En 1833 Salabert expose son premier dessin au Salon.
Il y travailla une année profitant des conseils d’Ingres. Puis Ingres, nommé à Rome, en décembre 1834, quitta Paris. Avant de partir il aurait conseillé à Salabert de faire un voyage à Londres puis lui fit promettre de venir le voir à Rome, avant les six années qu’il devait faire dans cette ville.
Salabert seul livré à lui-même continua à faire des portraits et ce avec tant de succès qu’il put rembourser sa famille des frais engendrés par son séjour parisien. Il garda toute sa vie le souci de revenir revoir sa famille et ses amis à Gaillac tous les deux ans.

Le voyage à Londres

Suivant les conseils d’Ingres, il partit à Londres. Son frère alors artiste au théâtre Italien se produisait à Paris et à Londres. Le théâtre avait été installé salle Favart en 1835. Ce dernier lui ménagea l’accès auprès des artistes distingués de ce théâtre. Il en fit le portait au pastel avec un grand succès Il commença donc cette collection si recherchée des artistes du théâtre italien.
Il commença par celui de Julia Grisi, puis réalisa ceux des ténors : Rubini, Lablache, Tamburini, Ivanoff, Mario, Dragonetti, Pasta la diva, Pauline Garcia (Mme Viardot), Jenny Lind, le rossignol suédois, Albertazzi, aux yeux bleus, la belissima Amigo, l’aérienne Tagllioni, les sœurs Thérèze et Fanny Elsler, groupe si élégant. Il fit ainsi plus de quatre vingt portraits d’acteurs, auteurs, directeurs de théâtres de Paris etc…
Puis celui de Rachel.
Rassemblé dans un album lithographié en 1835 il fut apprécié de la reine Amélie et de la reine Victoria. A coté des artistes il réalisa une grande quantité de portraits de gens de la société de Londres et Paris.
A partir de cette période il a exposé presque toutes les années au Louvre et à La National Gallery, ainsi en 1835 où il a exposé un portait de vieillard en buste grandeur naturelle, qui a reçu de M. Ingres, une flatteuse approbation.
Chaque année il quitte Paris et suit le théâtre italien et arrive à Londres avec eux. Chaque année la saison est prospère pour l’artiste. Aux eaux de Bath, en 5 mois il réalisa 18 portraits, A Manchester et à Liverpool, en 1847, il fit 187 portraits.
Pendant ses séjours à Londres il a visité beaucoup de musée et vu en particulier les cartons de Raphael à Hampton court, les bronzes antiques du Britisch Museum, et les frises grecques de Phidias. Il avait aussi admiré les œuvres de Reynolds et Lawrence.

1839 Voyage à Rome

Séjour d’un mois à Rome en octobre 1839 qu’il quitte le 1er novembre, emportant les images des fêtes de la Toussaint dans la chapelle Sixtine, il y avait vu le pape et ses cardinaux. Il rentre en passant par Naples, visite les ruines d’Herculanum, de Pompéi, en compagnie de M. Raoul Rochette, grand historien des antiquités. Il emprunte le navire à vapeur dans lequel l’ambassadeur de France venait d’arriver en Italie, M. de La Tour Maubourg. Ingres avait obtenu pour son protégé un passage libre sur le bateau, il remercia le capitaine en exécutant son portrait.

Second voyage à Rome en 1843 ?

Ce voyage fut réalisé dans le seul but de l’art. Il en ramena les copies des fresques de la Farnésina, l’histoire de Psyché, les esquisses de l’histoire de Vénus par Carrache au palais Farnèse.
A la fin de son séjour il fut reçu par Pie IX en audience particulière.

Retour à Paris

1843, réalisation des portraits de Mme Javouhey, supérieure générale de l’ordre de Saint Joseph de Cluny, de M Adolphe Moreau, député de la Meuse.

1853, découverte de la Savoie par Salabert à l’invitation de l’architecte et peintre Prosper Dunant (1790-1878). Délaissement du portrait au profit du paysage. Rencontre avec le peintre Gabriel Lopé.

1854, le 21 août à Annecy, mariage de Salabert, âgé de 44 ans avec Clotilde Dunant, qui en a dix de moins, fille de Prosper, artiste peintre et architecte annécien. Installation du ménage à Paris, 16 boulevard de Montmartre. Salabert est aidé par la maison Goupil qui diffuse les lithographies, leur vie est aisée grâce à la dot de Clotilde et aux placements boursiers qu’il s’amuse à faire avec plus ou moins de bonheur.
Il expose au Salon et dans les salons de province (Niort, Bordeaux, Toulouse) et notamment à Annecy en 1865 où il obtient une médaille de bronze où le public découvre les paysages de Savoie.

De 1833 à 1880, il expose 42 œuvres au Salon.
C’est en 1834 qu’il a exposé le plus d’œuvres (13)
1861, brouille avec le peintre Lopé
1863, Salabert va voir Ingres pour lui demander une introduction auprès du comte de Nieuwerkerke, directeur général des musées, en ignorant tout des querelles des deux hommes. Il ira donc plaider sa cause seul. Ce dernier a été semble t-il assez sympathique à son égard. Mais rien n’a été possible pour la sélection de l’exposition de Londres.
1864, séjour à Genève et retrouve Gabriel Lopé

Consolation, M Ingres a trouvé le peintre en progrès et a trouvé ses petites baigneuses charmantes.
1870, séjour en Italie avec Clotilde
Refusé du salon de 1872, il expose à Londres.
1874, décès de son frère Mathieu, musicien, marié à Londres à Julia Novello, grand-père de Francis Salabert, éditeur de musique.
Il présente en 1877 une vue de Gaillac. Pour ses trois derniers salons de 1878 à 1880, il préfère montrer ses portraits.
En 1888, Clotilde fait restaurer les ruines du château de Sales à Lathuile pour faire leur maison et ateliers.
En 1890, à Gaillac, Salabert classe ses dessins et tableaux qui constitueront plus tard son legs à la ville de Gaillac. Premières œuvres vues par Coreat, jeune prix de Rome de gravure.
1892, Mort de Clotilde Dunant, Salabert revient à Gaillac. Il cherche une reconnaissance publique et demande la légion d’honneur profitant des relations de son beau-père avec Sadi Carnot, mais son assassinat à Lyon met fin à ses rêves.
Décès du peintre le 21 juillet 1895. Sa ville natale décide d’ériger un mausolée au peintre.
La ville hérite donc du fonds d’atelier entreposé chez le docteur Thomas dans son musée d’histoire naturelle.
Il faudra attendre 1934 et la transformation par le maire Jean Calvet du château de Foucaud en musée pour donner au grand public la possibilité de voir ses œuvres dans un musée consacré à la peinture.

Le peintre barbizonien qui n’a jamais été à Barbizon

1860 La Savoie devient française. La peinture de plein air connaît un grand enthousiasme en Savoie et Dauphiné. Nombre d’artistes sont fascinés par la montagne sauvage et romantique. Le peinture mythologique est aussi au goût du jour chez les peintres de Savoie. Si beaucoup de peintres savoyards sont allés au début du XIX e se former à Paris ou en Italie, Salabert a fait le chemin inverse.
La montagne source d’inspiration :
Alexandre Calame a marqué l’art romantique suisse au début du XIX es (1810-1864)
C’est le peintre des sommets, du plein air, il introduit les sommets dans la grande peinture. Avec une notion de sublime, de divin devant l’inaccéssible. Son rayonnement fut considérable dans toute cette partie de la France .Loppé, Hugard de la Tour, Zamboni et Salabert ont célébrés la montagne comme lui.

La génération de 1810 : Diaz (1808), Troyon(1810), Dupré (1811), Rousseau(1812)
1855 : grande exposition universelle à Paris autour de l’industrie et des beaux-art ; où triomphent Ingres et Delacroix mais aussi les peintres de Barbizon, avec des salles consacrées à leurs œuvres et beaucoup de sous-bois de Fontainebleau et des médailles pour la plupart d’entre eux. L’influence de Brabizon est évidente chez ces peintres qui à l’instar de Corot, Daubigny et tous les autres ont aimé célébrer la nature et les effets de lumière des sous bois avec ou sans scènes pastotales.
Après la cristallisation du paysage neo classique, les choses commencent à bouger, la nature à s’animer.
« J’entendais les vois des arbres, les surprises de leurs mouvements, leurs variété de formes, et jusqu’aux singularités d’attractions vers la lumière. ». théodore Rousseau
Salabert se consacra aux deux. Salabert tout comme son beau-père Prosper Dunant ont aussi aimé évoquer une Savoie idéalisée, bucolique, aux couleurs délicates.
Les modèles artistiques se sont diffusés grâce aux voyages des artistes, Salabert voyage à Paris, Londres et l’Italie et la Savoie.

Sélection d’œuvres
Portrait d’une jeune fille aux cheveux noirs (Maria Malibran)

Portrait d’une jeune fille aux cheveux noirs (Maria Malibran)

Firmin Salabert
Musée des Beaux-arts de Gaillac
Portrait de J.D. INGRES

Portrait de J.D. INGRES

Firmin Salabert
Musée des Beaux-arts de Gaillac
Place de la Fontaine de Gaillac (Griffoul)

Place de la Fontaine de Gaillac (Griffoul)

Firmin Salabert
Musée des Beaux-arts de Gaillac
Thérèse et Fanny ELSSLER

Thérèse et Fanny ELSSLER

Firmin Salabert
Musée des Beaux-arts de Gaillac
Le Mont Blanc à Chamonix

Le Mont Blanc à Chamonix

Firmin Salabert
Musée des Beaux-arts de Gaillac
Patineurs sur le lac d’Annecy Hiver 1890/1891

Patineurs sur le lac d’Annecy Hiver 1890/1891

Firmin Salabert
Musée des Beaux-arts de Gaillac
Où voir ses œuvres ?
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