Francisco Pacheco
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Francisco Pacheco, orphelin très jeune, est élevé par un oncle érudit : le chanoine Pacheco. Après un apprentissage chez le peintre Luis Fernandez, il étudie les œuvres des maniéristes de la génération précédente, Pedro de Campana, et surtout Luis de Vargas, son maître.
Sa carrière de peintre débute en 1585 à Séville où il devient très en vue autour de 1600 car il travaille pour les grands couvents de la capitale andalouse. Il est lié à l’aristocratie et à l’élite intellectuelle de son temps, en particulier au duc d’Alcalá, vice-roi de Naples.
A la fin du XVIe siècle, Pacheco est un artiste reconnu parmi les peintres sévillans. En 1598 il est chargé de la décoration des monuments commémoratifs pour les obsèques de Philippe II. Deux ans plus tard il peint pour le couvent de la Merci plusieurs Scènes de la vie de saint Pierre Nolasque. 1611, est une date importante, il se rend en visite à Madrid et à Tolède et rencontre le Greco (vers1541-1614).
Puis de retour à Séville, il fonde une école de peinture. Cette même année, en décembre, le jeune Velázquez, âgé de 12 ans entre dans son atelier.
Son école respectée, met l’accent sur les représentations quelque peu académiques de sujets religieux, ce qui n’est pas sans lien avec le fait que Pacheco était également depuis 1618 contrôleur des peintures en charge par l’Inquisition, de vérifier l’orthodoxie aussi bien des sujets traités que de la facture. Ses propres réalisations reflètent cette pensée : des peintures telle que Le Jugement dernier (musée Goya) sont certes monumentales, elles témoignent de l’influence du courant hispano-flamand et du maniérisme finissant alors que les nouvelles tendances picturales sont le naturalisme et le ténébrisme caravagesque.
Son enseignement se caractérise par l’importance qu’il accorde au dessin et à l’étude d’après nature, Pacheco transmet son admiration pour les grands peintres italiens (Raphaël, Michel-Ange). Il a comme élèves de futurs grands peintres : Alonso Cano (1601-1667), Francisco de Herrera (1590-1656) et surtout Diego Velázquez (1599-1660) dont il sait reconnaître le génie, qu’il encourage et qui devient son gendre, en 1618. Notons que si l’influence de Pacheco sur Velázquez n’est pas perceptible à première vue, celui-ci construira ses toiles selon les principes inculqués par son maître.
A partir de 1625 et jusqu’à sa mort à Séville en 1644 à l’âge de 80 ans, Pacheco se consacre presque exclusivement à la littérature. Son Traité de la peinture (Arte de la pintura), édité après sa mort en 1649, constitue aujourd’hui encore un document essentiel pour comprendre l’art espagnol du XVIIe siècle. Il y expose avec clarté les règles de l’orthodoxie chrétienne en matière de peinture, sculpture, dessin.
Parmi ces œuvres les plus importantes deux sont conservées au musée Goya de Castres : Le Jugement dernier réalisé pour le couvent des religieuses de San Isabel à Séville en 1611 et Le Christ servi par les anges, en 1616, pour le réfectoire d’un des plus importants couvents de Séville : San Clemente el Real.