Marcel Briguiboul
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Au XVIIIe siècle, la famille Briguiboul, fixée à Castres, se consacrait au négoce, constituant une impressionnante lignée ; les grands parents de Marcel eurent en effet vingt et un enfants. L’un d’eux, Victorin, après son mariage avec Joséphine Canal, s’associa avec plusieurs membres de la famille de son épouse et s’installa à Barcelone.
Marcel Briguiboul, unique fils issu de ce mariage, naquit dans l’Aude, à Saint-Colombe sur l’Hers, en 1839.
En 1858, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris où il rencontre Jean-Paul Laurens, Auguste Renoir et même Claude Monet. Mais c’est à Barcelone puis à Madrid qu’il fut initié à la peinture, là, il se lie d’amitié avec le peintre Mariano Fortuny (1838-1874).
En 1861, il expose au Salon : sa peinture s’avère influencée par l’Espagne, l’orientalisme autant que par l’impressionnisme d’Auguste Renoir et le symbolisme.
Il se marie avec la pianiste Valentine Arban, fille du célèbre chef d’orchestre et professeur au conservatoire de Paris.
Doté d’une fortune personnelle, Marcel Briguiboul peut consacrer sa vie entière à l’étude et à la pratique de l’art, à des voyages et séjours en Algérie, Espagne, Italie, Paris et Castres où il reviendra s’installer auprès de sa mère.
C’est au cours d’un de ses voyages à Madrid, qu’il découvrit chez un marchand les toiles de Goya, enthousiasmé par cette découverte, il n’hésita pas à procéder à un emprunt pour acquérir ces chefs d’œuvres.
Il s’engage en 1870, lors de la guerre Franco-prussienne. Placé sous l’état-major de l’amiral Pothuau, il tomba dans une embuscade prés de Paris, alors qu’il exécutait une mission périlleuse. Blessé d’un coup de sabre au bras il put néanmoins rapporter à son chef des renseignements ; à ce titre il reçut la Légion d’honneur.
Marcel Briguiboul meurt subitement à Nîmes à 55 ans le 20 mars 1892.
Son œuvre est riche en nombre (219 œuvres), comme en diversité (peintures, sculptures aquarelles…).
Par décisions testamentaires successives de son fils unique Pierre, mort un an après son père en 1893 lors de son service militaire et de sa veuve Valentine décédée en 1927, la ville de Castres hérite de toute son œuvre ainsi que de ses biens et de sa fortune.
C’est ainsi que, dès 1893, trois toiles capitales de Goya l’Autoportrait aux lunettes, Portrait de Francisco del Mazo et la Junte des Philippines, achetés par Marcel Briguiboul à Madrid le 7 mai 1881, deviennent le point initial de la collection d’art hispanique du musée Goya de Castres.
Sans la famille Briguiboul, le musée de Castres ne serait sans doute qu’un « musée de province », alors qu’aujourd’hui, dans le prolongement de Goya il présente la plus grande collection de peintures espagnoles en France après celle du Louvre.
La rue et le parc Marcel Briguiboul à Castres lui rendent hommage.