Romuald Joubé
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Acteur de théâtre et de cinéma Eugène Joube, devenu Romuald Joubé, a été élève de l’école des beaux-arts de Toulouse de 1894 à 1896. Il a obtenu le prix de dessin de mémoire en 1895.
Romuald Joubé (1876-1949)
acteur de théâtre et de cinéma
Par Marie-Louise GUILLAUMIN – 2002 –
Romuald Joubé, acteur célèbre au cinéma comme au théâtre, dans la première moitié du XXᵉ siècle, a suivi le parcours classique d’un provincial « monté » à Paris.
Né en 1876 à Mazères (canton de Saverdun) dans l’Ariège, il était très connu à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) où vivait une partie de sa famille. Il y avait été élève au collège. Il y promenait souvent, entre les deux guerres, sa silhouette d’homme bien bâti, revêtu parfois d’une cape qui lui donnait grand air.
Il était le fils aîné de Gabriel Joube (sans accent), maréchal des logis en fonction à sa naissance dans la localité de Mazères, et de Françoise Payrau, dont les parents étaient originaires de Saint-Gaudens. En 1906, lui-même épousa une jeune fille issue d’une famille commingeoise, Marthe Cassagne. De cette union naquit une petite Gabrielle qu’il surnomma « Riella »
Entre Romuald Joubé et la ville de Saint-Gaudens des liens étroits se forgèrent, une grande complicité s’établit. Boursier, il fit des études secondaire au Collège de la petite cité, avant de partir à Toulouse où se fortifièrent les aptitudes que lui avait déjà reconnues ses professeurs : Monsieur Lourbiac, son excellent coups de crayon, d’autres sa bonne diction et ses dons d’acteur. Il avait récité avec brio La Conscience de Victor Hugo devant l’inspecteur d’académie et interprété remarquablement, dans le Roi s’amuse, le jour de la saint-Charlemagne, le rôle de Triboulet,personnage grotesque à qui son amour paternel donne de la beauté.
Il entra d’abord à l’école des Beaux-arts, mais au bout de deux ans, changea d’orientation, après avoir assisté, séduit, à une représentation d’Hernani au Capitole. Il suivit les cours du Conservatoire, obtint en 1894, à 18 ans, un premier prix de tragédie dans Ruy Blas, décida, de concert avec son frère, de s’appeler désormais Joubé, avec un accent, et de remplacer son prénom usuel, Eugène, par un autre de ses prénoms, Romuald beaucoup moins courant. Désormais, il allait embrasser la carrière de comédien.
Quel fut son itinéraire d’acteur de théâtre ? Comment acquit-il la célébrité auprès du public et de la critique ?
Son désir de réussir le conduisit à Paris, où il connut d’abord des années très dures, travaillant chez un éditeur à faire des affiches illustrées. En 1899, à 23 ans, il s’inscrivit au Conservatoire et suivit les cours de Silvain – Doyen de la comédie Française en 1928 – dont il devint l’ami. Il obtint en 1901 son premier prix de comédie, puis, l’année suivante, son premier prix de tragédie.
Sous les traits d’un cadet de Gascogne, il fit ses premiers pas sur la scène du théâtre de la Porte Saint Martin, dans un modeste rôle de Cyrano de Bergerac. Il se bornait à dire ces mots : « c’est trop bon » scène V, acte IV en dégustant un plat présenté par la belle Roxane. A la Comédie Française, il fit un passage dans Patrie, une pièce de Victorien Sardou (1869) qui reconstituait la physionomie des Pays-Bas sous la domination espagnole, et s’y trouva aux côtés de Mounet – Sully, acteur principal dans le rôle du comte de Rysoir, et de Paul Mounet. Au théâtre de la Porte Saint Martin, il fut l’interprète applaudi de Maeterlink dont il porta ensuit l’œuvre et la philosophie à travers toute la France et l’Europe.
Pendant seize mois, le Canada l’accueillit ensuite avec Monna Vanna, pièce de cet auteur écrite en 1902, attachante par le conflit de devoirs vraiment cornélien qu’elle met en scène. Il en revint avec certitude de pouvoir faire son chemin sur les planches.
Au cours d’une reprise des Hommes de proie de Charles Méré, Romuald Joubé fut remarqué par Antoine, qui dirigea d’abord le théâtre qui porte son nom – le Théâtre Antoine – de 1897 à 1906, puis l’Odéon, de 1906 à 1914. C’est ainsi, qu’en 1910, l’acteur fut engagé sur cette grande scène pour jouer des rôles de jeune premier de répertoire classique et moderne, son régisseur s’étant donné pour objectif de présenter au public des pièces de style divers.
Sous l’aiguillon d’un tel conseiller et ami, Romuald Joubé fit des progrès considérables et entra dans sa maturité. Le poète Jean Suberville, son compatriote, put dire : « André Antoine fut le seul maître qui, de l’avant-scène, ait jamais pu tenir et faire évoluer ce pur sang sur le plateau. »
A l’Odéon, Romuald Joubé cumula les grandes interprétations : Saint Genest de Rotrou (1609-1650) le 31 octobre 1908, Le Cid de Corneille, Polyeucte de Corneille, Oreste dans Andromaque de Racine, Curiace dans Horace de Corneille, Cinna aussi dans la tragédie de Corneille, Hernani dans la pièce de Victor Hugo, Coriolan dans celle de Shakespeare, Romeo et Juliette, le 22 décembre 1910, ainsi que Le Roi Lear. Sa création d’Antar, œuvre du poète Chakri-Ganem fut un immense succès.
On le vit aussi dans d’autres pièces comme : la Tragédie Royale de Saint Georges de Bouhélier, œuvre poétique, l’Arlésienne de Frédéric Mistral où il tint à la fois le rôle de Frédéric et de Balthazar, Faust de Goethe qu’il créa le 20 décembre 1912. La presse enthousiaste le compara à Frédérik Lemaître, qui au XIXe siècle, triompha dans le drame romantique. Le critique Max Roll considéra cependant qu’il devait maîtriser ses élans.
Antoine accepta d’affecter son acteur favori devenu célèbre au théâtre de la Porte Saint-Martin pour y reprendre Chantecler d’Edmond Rostand créé en 1910 par Lucien Guitry dont la composition avait manqué d’envolée. Romuald Joubé joua plus de 200 fois ce drame symbolique et fut considéré comme « l’homme du rôle ».
Son retour chez son mentor, Antoine, fut marqué par des pièces aujourd’hui oubliées : L’Armée dans la ville, œuvre humaniste de Georges Duhamel, L’honneur japonais, Aux jardins de Murcie, mais aussi l’Arlésienne de Frédéric Mistral, où il fut à la fois Frédéric et Balthazar, Ramuntcho de Pierre Loti, et l’une des 43 créations de d’Annunzio : Pisanèle
Accueilli par le Théâtre Sarah Bernhardt, ancien Théâtre des Nations repris par l’actrice en 1899, il joua comme pensionnaire aux côtés de la grande vedette devenue « le monstre sacré. » Ce sont des moments forts de sa carrière : Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, Phèdre, le rôle de Flambeau, dans l’Aiglon, pièce offerte par Rostand à Sarah Bernhardt en 1900, et Le bossu de Paul Féval, qui lui permit, avec un total de 310 séances, de battre son record.
Un nouveau passage à l’Odéon lui procura l’avantage de créer « Moïse » tiré de l’Opéra comique de Rossini.
La guerre de 1914-1918 l’éloigna de la scène. Mobilisé pendant une partie du conflit, il revint malgré tout un peu sur les planches au cours de permissions ou congés pour jouer La Vierge de Lutèce, L’autre combat, etc.
L’Armistice le ramena à l’Odéon pour les pièces de répertoire, dont Seveno Torelli et lui fit retrouver son renom avec l’Arlequin.
De nouvelles perspectives allaient s’offrir à lui. Appelé le 20 décembre 1920 à la Comédie Française par son administrateur, l’écrivain Émile Fabre, il signa son engagement pour 3 ans (du 16 janvier 1921 au 15 janvier 1924). Le contrat stipulait que l’acteur jouirait d’un congé annuel de 15 jours, fixait ses émoluments par année et une retenue de 3 % mensuels assurait sa retraite. Il prévoyait des représentations officielles en France ou à l’étranger, comme pour les pensionnaires. Un débit serait payé par l’une ou par l’autre des parties en cas de rupture du contrat. Les débuts de l’acteur sur la scène nationale s’effectueraient dans Le Cid, Polyeucte ou Hernani et des rôles de composition. L’acteur choisit de paraître d’abord dans Polyeucte. Si la première représentation ne fut pas particulièrement réussie, décevante même, la critique fut beaucoup plus encourageante pour la suivante. Le trac de l’acteur avait disparu, de même que le trémolo dans la voix. Le jeu fut jugé posé et net par la revue Comœdia, qui paraissait tous les jours (1907-1936). Excelsior, voyait dans Joubé le Polyeucte mystique, animé d’une foi ardente, présentant le visage émacié du Christ, et considéra qu’ « il avait le ton de la Grande Maison et se situait dans la tradition de Mounet-Sully pour incarner cet homme qui vit son martyre comme l’accomplissement de sa vie. » Quel compliment ! La petite République, tout comme Le Sourire, estima également satisfaisante l’épreuve de Polyeucte (27/07/1921).
Après Polyeucte, Romuald Joubé interpréta Ruy Blas, puis Le Cid en septembre 1921. Dans Comœdia, G.Boissy apprécia sa belle tête, ses airs de bravoure qui avaient séduit le public, mais déplora que l’acteur ne sache pas s’habiller … Il était pourtant très soucieux de vérité documentaire pour ses costumes, qu’il dessinait souvent lui-même.
En mars 1922, dans le rôle d’Oreste, sa manière plut au public. G.Boissy eut des mots très chaleureux, voyant à son tour Joubé dans le sillage de Mounet-Sully. Il admirait sa plastique superbe, ses yeux sombres, sa finesse d’esprit, l’intelligence de ses attitudes, et exprimait « l’espoir qu’il s’impose tout à fait.»
En avril, un déplacement à Pau pour donner Hernani au Casino Palace fut un grand succès pour l’acteur considéré comme « l’enfant d’adoption » de la ville en raison de ses racines pyrénéennes. L’indépendant des Basses-Pyrénées le présenta comme « le symbole de la tragédie ». Mais les représentations de la même pièce à la Comédie Française n’eurent pas toutes un écho favorable. Romuald Joubé avait il été mal dirigé ? Il quitta la Grande Maison avant l’expiration de son contrat, le 6 juin1922. Il déclara : « La tradition me gêne ». Antoine explique ainsi ce départ : « L’administration lui a retiré les rôles de jeunes premiers et lui a proposé de le classer dans un autre emploi. Joubé se sentait sur un terrain hostile, il a refusé. Il n’a pas trouvé égards, sympathie, sollicitude dont il avait besoin pour s’acclimater. La Comédie Française perd un acteur de grande classe. » Dans Comœdia, G. Boissy constata : « Son remplaçant, Yonnel, ne le vaut pas. »
Romuald Joubé allait retrouver la vénérable Porte Saint-Martin où il avait fait ses débuts. Il fut à l’affiche le 18 juin pour la reprise de Cyrano de Bergerac. Après Constant Coquelin, à la fin du XIXᵉ siècle, il fit vibrer la salle d’émotion. A. Pons, dans Travail, lui reconnut une parfaite interprétation du personnage du poète, joué avec sentiment et mélancolie. Il se produisit aussi avec succès dans Peer Gynt, à nouveau dans Le Bossu, dans La Haine et autres pièces.
Avant d’organiser une grande tournée au Canada, il sera à Saint-Gaudens le 16 août 1923. Tout le monde parlait de sa venue dans cette petite ville qu’il aimait. Il vint donner Cyrano salle Lafforgue – cinéma le Splendide – avec la troupe du théâtre de la Porte Saint-Martin, elle-même. Son interprétation magistrale lui valut un tonnerre d’applaudissement à tout rompre. Les locaux, trop petits jusqu’alors pour un tel spectacle, insuffisamment agencés, venaient d’être agrandis et transformés. Les costumes arrivaient de Paris, les mêmes qu’à la Porte Saint-Martin, les deux représentations firent salle comble la matinée du jeudi, choisie tout exprès, attira de nombreux habitués du marché. Quelle aubaine pour la petite ville !
Le Canada le reçut avec enthousiasme en septembre 1928 au Majesty’s à Montréal où il joua, à partir du 8 octobre, plusieurs de ses succès : Chantecler, Le Cid, Hernani pour la célébration du centenaire de la création de la pièce au cours d’une grande soirée de gala, Le Bossu, Cyrano et le Carnaval de l’Amour de Charles Méré.
Au retour, il assura, à la Porte Saint-Martin et au théâtre Sarah Bernhardt, une reprise de Peter Gynt et de L’Aiglon, dans le personnage de Flambeau.
1931 – Saint-Gaudens encore ! La petite ville capitale du Comminges (6500 habitants environ) fit un rêve et y associa Romuald Joubé. L’ambition du Syndicat d’Initiative et du comité d’animateurs qui le secondait, était de créer dans la cité un théâtre semblable à ceux d’Orange ou de Carcassonne, réservé à des pièces inédites en vers, pour faire revivre la tradition antique et donner un souffle nouveau à la vie artistique du pays. Ce projet était conçu dans la perspective de servir la culture et la langue française. Il intéressa tout naturellement Hippolyte Ducos, agrégé des lettres, député de la Haute-Garonne, vice-Président de la commission des Finances de 1924 à 1932, sous-secrétaire de l’instruction publique en 1932. Cet homme de haute culture obtint au Parlement l’inscription sur la loi de finances d’une subvention pour la création d’un théâtre de plein air dans le Comminges et dans toutes les régions où il n’en existait pas. Un cycle devait se développer dans le Comminges au fil des années.
Ce théâtre de la nature fut aménagé aux abords de la ville, côte de la Garenne, où se déroulait depuis 1925 le Grand Prix automobile du Comminges. Les spectateurs prenaient place sur les gradins du circuit, face à la scène de l’autre côté de la route, où évoluaient les comédiens sur fond de montagne pyrénéenne, décor vrai et somptueux bien fait pour le triomphe de l’art. Une passerelle agencée au dessus de la route permettait le passage d’un bord à l’autre
L’inauguration, qui devait ouvrir une voie nouvelle et susceptible de faire éclore des talents aurait lieu avec une création : la pièce en vers composée spécialement pour la circonstance par le poète commingeois né a Saint Médard, petite commune, proche de Saint Gaudens, Jean Suberville (1887-1953). Drame héroïque en 5 actes, elle s’intitulait : Bertrand de Comminges et venait d’être éditée par la Librairie Théâtrale. Le dimanche 13 septembre, tout était en place. Le public afflua, nombreux, une troupe de premier ordre, homogène, dont le chef de file était Romuald Joubé, ami de l’auteur, donna vie et force à la pièce. L’intrigue, qui avait pour cadre scénique le Comminges, était celle de deux jeunes gens épris l’un de l’autre, Bertrand et Laure, mais séparés par une vieille haine de famille.
La distribution était éclatante, du jamais vu dans la petite ville ! Romuald Joubé et Rachel Dubos du théâtre de l’Odéon, deux acteurs à la voix prenante et chaude, interprétaient les rôles principaux : celui de Bertrand de Comminges et de Laure de Comminges, Juliette Verneuil, ex-pensionnaire de l’Odéon, la comtesse Mathe de Comminges, Lucien Duboscq, également de la comédie française, Odon de Montpezat, G.Cusin, valet et frère de lait de Bertrand, Perdigual, qui incarnait l’âme populaire.
Pour un temps, ces comédiens de qualité se transformèrent en authentiques Commingeois, l’accent en moins : saisissant et magique !
Plusieurs sociétés locales avaient leur place dans le spectacle : les chanteurs du Comminges, groupe fondé en 1928, sous la direction de M.Bonnaud, interprétèrent des airs pyrénéens inclus dans l’œuvre et assurèrent leurs mouvements scéniques, ainsi que les sociétés sportives, l’Harmonie municipale, crée en 1887, prêta son concours. Des artistes saint-gaudinois exécutèrent des danses folkloriques réglées par Mademoiselle Noguès, directrice de l’E.P.S. De jeunes enfants en costume commingeois firent de la figuration
Madame Nizier, nièce de Jean Suberville, se souvient : elle représentait ce jour une marquise mais ne disait mot. Elle raconte que, pour rassembler les acteurs, le chef de la troupe devait crier très fort « Venez ! » Il n’y avait pas encore de micro !
A Paris, le journal Le Cadet de Gascogne, organe transplanté de cette province méridionale dans la capitale, avait annoncé le spectacle et présenté l’œuvre comme spécialement composée pour exalter les Pyrénées et les Pyrénéens.
Imaginons quelle fierté pouvaient, à cette occasion, éprouver les saint-gaudinois, et quelle admiration ils nourrissaient pour Romuald Joubé, ce grand acteur qui incarnait à leurs yeux le théâtre, le cinéma, le Paris culturel et la réussite !
L’année suivante, le dimanche 31 juillet, une autre représentation de Bertrand de Comminges eut lieu au Théâtre de la Nature, avec la même distribution, sauf pour le rôle d’Odon de Montpezat joué cette fois par Albert Raynal, ex-pensionnaire de la Comédie Française.
C’est quelques jours avant la première représentation de Bertrand de Comminges que se tint la réunion annuelle de l’Association des Anciens élèves du collège de Saint-Gaudens, créée le 28 décembre 1930. Romuald Joubé, adhérent dès la première heure, se trouvait à la table d’honneur au repas convivial qui, à l’hôtel Ferrière, regroupaient 90 convives. A ses côtés étaient placés ses amis du Syndicat d’Initiative : Eugène Azémar, président et créateur de cet organisme (1922) et M.Picot le Secrétaire. Azémar ne manqua pas d’annoncer la première de la pièce, dont notre camarade Joubé, « ce magicien du Comminges » dit-il, était l’acteur principal. Ce dernier, après les allocutions des personnalités, réserva à l’assemblée la primeur du prologue de Bertrand de Comminges, et déclama quelques-uns des vers de Rostand dédiés aux Pyrénées. Une longue ovation s’ensuivit.
Dans ces années 30, l’artiste participa à des spectacles de plein air qu’il affectionnait particulièrement : chorégies du théâtre antique d’Orange, de Carcassonne, d’Arles, de Vaison-la-Romaine. Il offrit Le Bossu aux Niçois, donnant à Lagardère sa double silhouette, comme le signala L’Express du Midi du 1er février 1932. Le journal précisa : « Il étonna, amusa, transporta le public du Casino qui ne lui ménagea pas ses bravos et des rappels.» Dans Les deux orphelines d’Adolphe Ennery, son jeu suscita le même enthousiasme.
En avril 1932, à l’Alhambra, dans Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, il incarna d’Artagnan. Qui mieux que ce Gascon « de naissance » aurait pu, par ailleurs, mettre au point « chants et danses du Pays » exécutés par les choriste de la Schola.
Lorsqu’il joua ensuite L’homme du désir à l’Odéon, Le Matin observa qu’il s’y montrait « à la fois tragédien et acteur romantique, doté d’une grande beauté de traits, d’une voix splendide, ardente et généreuse .» Il concluait : « Joubé crève le plafond, à l’image de Mounet-Sully, Paul Mounet et Max. » Quelles comparaison élogieuses ! Pour compléter, l’acteur se produisit dans Dom Juan de Molière, le 11 octobre 1933.
Le Midi continua également à l’attirer. On le vit, toujours en 1933, à Orange, au Théâtre Antique, à Pau, à Salies-du-Salat, petite ville thermale de Haute-Garonne où il donna Simon de Montfort, pièce en vers de son ami Commingeois Jean Suberville, et au Capitole de Toulouse. Là, il triompha dans Cyrano les 23, 24, 25, et 26 septembre. Afin de rappeler son passé et ses talents, la cérémonie de distribution des prix à l’École des Beaux-Arts se déroula au Conservatoire de la Ville Rose.
Infatigable, il repartit loin encore. Après l’Amérique du Sud, une tournée d’art dramatique le ramena en Afrique du Nord avec une excellente troupe : Constantine, Marrakech et Rabat. Des gascons venaient l’applaudir dans le personnage de Rodrigue et de Cyrano. Il déclara que ce dernier était pour lui : « un cadet qui sort de son terroir, équipé et truculent. » Il n’avait pas encore tenu ce rôle a Paris. Mais le moment allait se présenter. En mars 1934, « Cyrano » quitta la Porte Saint-Martin pour le théâtre Sarah Bernhardt, scène de l’Aiglon. Quel acteur fut choisi pour incarner cet homme fougueux et sentimental ? Un gascon authentique : Romuald Joubé qui, connaissait déjà le rôle et était de surcroît doté de l’accent coloré de son pays, même si les intonations chantantes s’étaient peu à peu atténuées au fil des années. Avec lui, sur le plateau, Marguerite Valmont, prêtait ses doux traits à Roxane. Le 3 avril, Romuald Joubé confia au Matin : « c’est une des plus grandes joies de ma vie, la plus grande de ma carrière. J’ai voulu jouer « jeune ». Cyrano, c’est trois hommes en un seul, Rodrigue, Don Quichotte, Roméo ».
Au musée Edmond Rostand de la villa Arnaga à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), on peut voir, parmi d’innombrables souvenirs, un portrait au crayon de Romuald Joubé lui-même dans le costume de Cyrano, daté de 1934, dédié à sa femme Maïlhé qui avait pour lui beaucoup d’amour et un véritable culte.
En 1934, l’acteur participa à des festivals et concerts de plein air : à Orange, Arles, Vaison-la- Romaine. A Saintes, le théâtre organisa pour lui une reprise d’Antar. Il déclama avec des accents nobles et lyriques les poèmes de la pièce. Le spectacle flamboyant se termina par la danse du feu exécutée par Mlle Romana, éblouissante.
En 1934, Perdigal, « comédie héroïque en 4 actes » que venait de publier Jean Suberville, fut tout naturellement jouée à Saint-Gaudens, au pied de la Collégiale , avec Romuald Joubé dans le rôle principal. Les voix des Chanteurs du Comminges firent entendre celles de leurs « ancêtres » du XVIIᵉ siècle comme le remarque l’auteur lui-même.
Dans la région de Saint-Gaudens, les dons de l’acteur étaient bien connus. Son timbre de voix puissant et généreux séduisait, enchantait. Monsieur Lasbats, neveu de Jean Suberville, se souvient avec émotion de la forte impression qu’il ressentait lorsqu’il l’entendait chanter dans la petite église de Cassagnabère, à une quinzaine de kilomètres de Saint-Gaudens. Les jeunes de la cité commingeoise éprouvaient eux aussi un vif sentiment d’admiration lorsqu’ils assistaient aux auditions qu’il arrivait à Romuald Joubé de donner, posté sur les marches du tribunal.
Pour l’honorer, la municipalité de Saint-Gaudens fit mettre en place 42 bancs dans l’allée des Rencontres, au Plateau de la Caoue. Il y venait déclamer des tirades, répéter ses rôles, se recueillir face au décor merveilleux de la chaîne pyrénéenne. Aujourd’hui le petit square, lieu familier de l’artiste, porte son nom.
En 1936, sur le Parvis de Notre-Dame, on le vit dans le Mystère de la Passion d’Arnoul Gréban (écrit vers 1450) où il se distingua dans le rôle du Christ.
Sa carrière sur les planches touchait à sa fin. Pour la dernière fois, il fut applaudi sur la scène du Palais de Chaillot en 1948, dans la pièce : Huon de Bordeaux d’Alexandre Arnoux qu’il avait joué en janvier 1929 à l’Alhambra, et dans Don Sanche d’Aragon.
La carrière cinématographique de Romuald Joubé.
Romuald Joubé ne fut pas seulement un acteur de théâtre. Dès ses débuts à Paris, il fut tout naturellement sollicité par ce nouvel art qu’était le cinéma. Sa voix, sa prestance, sa plasticité, la beauté de ses traits lui permirent de s’imposer à l’écran, au temps du muet surtout, si bien qu’il navigua toute sa vie entre les feux de la rampe et les plateaux de tournages.
Il fit ses premiers pas au cinéma dans Philémon et Baucis, Marie Tudor (1910), Shylock (1913), La Mégère apprivoisée (1913) et La Reine Margot(1915).
Puis, sous l’influence d’Antoine qui se lançait dans cet art, convaincu qu’il permettrait de mieux peindre la vie, de la « saisir au vol » selon la formule d’Abel Gance, Romuald Joubé fut attiré par le film d’art, trouvant ainsi l’occasion de mettre en valeur à l’écran les fortes qualités déjà manifestées à l’Odéon. Il tourna sous la direction de son ami devenu metteur en scène, pour le compte de la S.CA.G.L. (société cinématographique des acteur et gens de lettre) et la Société Pathé, dont le but était de produire des œuvres de haut niveau, instructives et interprétées par des comédiens célèbres venus de théâtre.
En 1917, Romuald Joubé parut dans Le coupable, produit sous la conduite d’Antoine, à la fois réalisateur et scénariste du film, tiré du célèbre roman de François Coppée (1842-1908). Il joua le rôle d’un procureur qui demande justice contre celui en qui il reconnaît son fil naturel et s’accuse alors à sa place. Les scènes de tribunal, filmée en studio, alternent avec des décors naturels correspondant à des retours en arrière, où la vision du Paris de 1916 est particulièrement saisissante, comme le souhaitait Antoine, fervent adepte des théories naturalistes de Zola. Ce film a été projeté en juin 1918 au Splendide Cinéma à Saint-Gaudens, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Romuald Joubé à l’écran !
On vit ensuite l’acteur dans Les travailleurs de la mer (1918), tiré du grand roman de Victor Hugo, dans lequel, à Guernesey, l’Océan tragique est omniprésent et envahit toute l’idylle d’un pêcheur passionné, Gilliat et d’une jeune fille oublieuse, Déruchette. Cette dernière avait promis d’épouser celui qui sauverait la machine de Durande, navire appartenant à son oncle armateur, échoué par gros temps contre les rochers de Douvres, dont il était prisonnier. Au prix d’un labeur surhumain, Gilliat fut celui-là. Mais Déruchette s’était éprise du nouveau pasteur de la paroisse et refuse de s’exécuter…
Antoine, le réalisateur du film, dirigea le tournage à Guernesey, dans des décors naturels. Romuald Joubé – Gillat – et Andrée Brabant – Déruchette -– surent donner une indéniable dimension à l’interprétation.
En 1919, l’acteur s’investit dans le célèbre J’accuse d’Abel Gance, l’un des pionniers du cinéma français, que la guerre venait de marquer profondément. Le film, un peu affadi par des excès de verbe, mettait en scène un poète pacifiste, engagé en 14, dont l’aimée est violentée par les ennemis. Il tourna également en 1919 Fille sauvage de Jules Mary avec le réalisateur Etievant. En 1920, Romuald Joubé retrouva Antoine avec Mademoiselle de la Seiglière tiré de l’écrivain Jules Sandau (1811-1883) né à Aubusson (Creuse), qui donna son nom de plume à Georges Sand. Après s’être rencontrés chez des amis communs, en Berry, en juillet 1830, tous deux devinrent amants et créèrent une association littéraire pour écrire : «Rose et Blanche, roman à quatre mains mis en vente début 1831, signé Jules Sand. Jules Sandeau avait donné son prénom et la moitié de son nom mais en 1832, il récupéra son nom et Indiana auquel il n’avait pas participé paru en mai, signé Georges Sand. La grande romancière faisait son entrée sur la scène littéraire. De son côté, Jules Sandeau publiait Mademoiselle de la Seiglière, œuvre qui évoque l’évolution de la société après 1789 et 1791. L’auteur tisse dans cette œuvre les liens entre une affaire privée, la vie politique française et les transformations sociales générées par la Révolution et l’Empire, le tout articulé autour de Salut Public décrétée par la Convention. Le nom de l’héroïne est emprunté à un manoir proche d’Aubuisson, situé dans la campagne, sur la gauche de la route de Clermont Ferrand. Mais l’action se déroule dans le Poitou, dans deux châteaux dominants le Clair.
Le film d’un durée de 88 minutes, regroupait autour de Romuald Joubé qui incarnait remarquablement Bernard Stamply, Huguette Duclos : Hélène de la Seiglière, personnages principaux, Catherine Fontenez, Maurice Escande (Comédie Française) et Saturnin Fabre. Il a été tourné lui aussi dans des décors naturels, malgré les difficultés techniques.
A ces débuts dans le film d’art, Romuald Joubé ajouta sa participation à d’intéressantes productions d’André Fescourt, issue d’ouvrages à dominante feuilletonesque.
D’abord, Mathias Sandorf (1920), première adaptation d’un roman d’aventures de Jules Verne (1884), réplique du Comte de Monte Cristo dédié à Alexandre Dumas : il célèbre l’héroïsme d’un patriote qui lutte contre l’oppression de la monarchie austro-hongroise.
En 1922, Romuald Joubé fut encore présent dans une réalisation de Fescourt Rouletabille chez les Bohémiens tiré de l’œuvre de Gaston Leroux (1868-1927), créateur dans ses romans policiers du reporter détective Rouletabille. Ses aventures extraordinaire avaient paru en 77 feuilletons, d’octobre à décembre 1922, dans Le Matin dirigé par J.Sapène, également à la tête de la société des Cinéromans. Gaston Leroux avait rédigé lui-même le scénario. Dans son étude sur le roman policier (1964) Boileau-Narjac affirme : « Avec lui, l’histoire policière devient une histoire envoûtante, irrésistible, et prodigieuse ». Le film comptait dix épisodes de plus de 8000 minutes. Il fut l’un des plus grands succès de la société de Cinéromans. Gabriel de Gravone était Rouletabille, personnage inventif et audacieux. Romuald Joubé incarnait Andréa, amoureux de Castilla la Bohémienne, son complice dans l’enlèvement d’Odette qui lui à préféré Jean. Elle ne l’a pas oublié et veut se venger. Mais Jean retrouvera Odette qui l’a toujours aimé et l’épouse. Alors, Castilla accepte la passion et la domination d’Andréa, qui la réduit au silence.
1923 : Romuald Joubé s’affirma dans Mandrin film d’André Fescourt encore tiré du ciné-roman de l’écrivain populaire Arthur Bernède, scénariste du film dont le réalisateur dit : « Il ne négligeait en rien le souci de se documenter ». Dans cette production, Romuald Joubé fut un superbe Mandrin, plein de fougue et d’entrain. A ses côtés : Jacqueline Blanc et Hugues de Bagatride. L’histoire est celle d’un robin des bois de la contrebande né en 1724, fils d’un simple maréchal-ferrant. Marchand ruiné et révolté il prend, pour aider les pauvres, la tête d’une troupe de contrebandiers, grâce à son panache et à son sens des affaires. Il ne cesse de défier les fermiers généraux de Louis XV, jusqu’au jour, où victime d’une dénonciation, il est capturé (1755) et condamné au supplice de la roue.
Premier film à faire revivre cette légende, le Mandrin de Fescourt fut tourné en huit épisodes de 7000 minutes. D’autres réalisations suivront : en 1947, celle de René Jayet, en janvier 1996, le téléfilm projeté sur Arte, adaptation de l’un des épisodes par Alain Decaux. La chanson a, elle aussi, exploité le sujet.
Au printemps 1924, Saint-Gaudens s’enorgueillit encore de la présence de Romuald Joubé sur la scène du Splendide Cinéma. Cette fois, il était venu tout exprès de Paris pour présenter Mandrin ce film de cape et d’épée qui lui avait valu un vrai triomphe dans la capitale et en province. Avant le lever de rideau, il interpréta de sa voix chaude et puissante la « Ballade des Gaillards de Mandrin » qui fit vibrer les spectateurs et les prépara parfaitement à découvrir les aventures du héros légendaire sur l’écran.
1924 : ce fut l’année où Romuald Joubé s’illustra dans Le Miracle des loups, grande mise en scène historique tournée à Carcassonne sous la direction de Raymond Bernard, fils de l’écrivain Tristan Bernard. Ce film à grand succès était tiré du roman d’Henry Dupuy-Mazuel dont l’héroïne est Jeanne Hachette. Au cours du siège de Beauvais (1472), lorsque l’état de guerre est permanent entre Louis XI et Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, les défendent la ville avec les hommes. Fait d’armes où s’illustre Jeanne Lainé dite Jeanne Hachette – Hachette, de la petite hache dont elle se servit pour abattre les soldats ennemis au sommet des remparts. Le Miracle des loups se classe parmi les plus célèbres productions à grand spectacle de l’époque. Deux versions ont vu le jour plus tard : en 1930, avec le même réalisateur, puis en 1962 sous la direction d’André Hunebelle, avec des interprètes de grande qualité : Jean Marais, Roger Hanin, Jean-Louis Barrault.
Pour « la première », on avait emprunté les loups de la ménagerie Amar, dirigés et surveillés par le dompteur Mac Donald, conduits à 1400 m d’altitude, au dessus de Grenoble, pour les prises de vue de la scène principale.
Revenons à Saint-Gaudens, en 1924. Le jeudi de l’ascension, on remarqua la présence de l’acteur Romuald Joubé au café Castaing, Le glacier, parmi les personnes réunies pour l’apéritif servi avant le départ du « Grand Raid hippique Nébouzan-Comminges » organisé par le comité d’amateurs présidé par l’hôtelier Paul Ferrière (hôtel situé à l’angle de l’Avenue François Mitterrand et du Boulevard de Gaulle aujourd’hui). La course n’allait pas tarder à s’engager au plateau de la Coue, en direction de Montréjeau. Romuald Joubé était venu tout spécialement encore pour honorer de sa présence cette grande compétition hippique, entre deux prises de vue du Le Miracle des loups, témoignage de sa fidélité à la petite ville de Saint-Gaudens et à ses habitudes.
A la fin des années 30, l’éclat de la carrière de l’acteur commença à se ternir. Son déclin fut amorcé par la poussée de la nouvelle vague montante, à une époque où le parlant remplaçait le muet.
En 1937, on aperçut encore Joubé dans Les Perles de la couronne de Sacha Guitry et Christian Jacques. Cette comédie évoque le destin à travers les siècles, des perles dérobées à la couronne d’Angleterre. Quatre cents ans d’histoire défilent sur l’écran, de François 1er à l’époque contemporaine. La même année, l’acteur tint le rôle de Sasso Rosso dans « Frate Francesco », film de G.Antamoro, produit dans les studios italiens. En 1941, à 65 ans il accompagna Jany Holt, Germaine Dermoz, Zita Frione, Jean Chevrier, Jean Gallamet dans Andorra ou les hommes d’airain, film de 105 minutes toujours en noir et blanc, dont le réalisateur était Emile Couzinet, propriétaire de salles dans le Sud Ouest. Il s’agissait d’un drame psychologique : une femme seule cache son accouchement dans un orphelinat, car le père de l’enfant est mort.
1943 marque la dernière apparition de Romuald Joubé sous les projecteurs aux côtés d’artistes de renom : Tino Rossi, Ginette Leclerc, Aimé Clairond, dans le Chant de l’exilé, film de 90 minutes réalisé par André Hugon.
Pendant la guerre 1939-1945, après avoir en juin 1940, trouvé sa maison de Gisors (Eure) – « Le chalet Pyrénéen » construit par ses beaux-parents – complètement saccagé, il s’installa avec sa femme et leur employée Médarine, dans des locaux de la Tuilerie, côte de Valentine à Saint-Gaudens.
Après la guerre et son retour à Paris, au 206 Boulevard Respail (14ᵉ arrondissement), on le revit plusieurs fois dans la petite ville qu’il aimait. Il rendit visite aux chanteurs du Comminges, ses amis, à l’occasion de deux représentations de Perdigal, l’une au théâtre de la Nature, l’autre donnée sur une scène installée pour la circonstance sur un terre plein, à l’emplacement actuel du Collège Didier Daurat. Il se plaisait à leur dispenser encouragements et sympathie, et même à les accompagner parfois dans leurs déplacements, comme à Nice, en costume pyrénéen lui aussi, devant les spectateurs, comme en témoigne une photo de Jules Ribet.
Pendant longtemps, Romuald Joubé est venu se ressourcer dans le Comminges, où ses dons multiples charmaient ceux à qu’il apportait « l’air de Paris », un écho de la vie culturelle intense de la capitale et qui étaient fiers de le voir sur scène ou à l’écran dans leur petite cité.
Il termina sa vie dans l’effacement, à Gisors, où il habitait son confortable « chalet pyrénéen » épargné par les bombardements de la guerre. Il mourut le 14 septembre 1949. Ses obsèques eurent lieu en présence d’une nombreuse assistance. Les adieux de la profession furent prononcés par
M. Haldeber, Directeur du Théâtre National de Chaillot, au nom du Syndicat National des Artistes et de l’Union des Artistes Dramatiques.
Il avait été l’une des idoles du public. La presse parisienne fit son éloge, Le Figaro, Combat, Le Monde, qui mentionna : « Il a occupé la scène française pendant plus de 40 ans », l’Aurore, Le Parisien Libéré. La revue Opéra rappela qu’il était un acteur d’une grande conscience, d’une réelle ampleur.
Tout concourt en effet à prouver qu’il a su donner aux personnages qu’il a incarnés une densité impressionnante, à l’aise dans des registres variés tout au long de son parcours.
Comédien de toutes ses fibres, Romuald Joubé a inscrit sa fougueuse personnalité dans l’histoire du théâtre et du cinéma de la première moitié du XXᵉ siècle.
Sources et Témoignages.
Notre approche eut été difficile sans l’aimable concours de Francois Xavier Mangani, proviseur honoraire du lycée Fénelon à Paris, époux de la petite nièce de Romuald Joubé, qui a fourni un important travail de recherche à la Bibliothèque Nationale et nous a permis d’utiliser de nombreux extraits de revues spécialisées et de journaux, source de première grandeur. Par ailleurs il nous a transmis une biographie succincte de l’acteur, élaborée à partir du Dictionnaire des Artistes, de l’histoire de l’Odéon de Christian Gentry, et autres documents. Nous lui exprimons notre vive gratitude.
Nous remercions également Madame Saint-Blancat de Saint-Gaudens, apparentée à Romuald Joubé par son épouse Maïlhé Cassagne, pour sa contribution et les repères qu’elle nous a procurés.
Autres Sources :
- LEGUEBE Eric – Ciné guide – France Loisirs 1992
- PASSEK Jean-Louis – Dictionnaire de cinéma Larousse 1995
- ADHG – Antenne de Saint-Gaudens – BF 174 – Année 1923 – 1924 – 1931
- MIGNON Paul- Louis : Le théâtre au XIXe siècle – Folio Essais 1986
- BARROT Olivier et CHIRAT Raymond:le Théâtre de Boulevard – Découvertes Gallimard – Littérature 1938
- MARTIN Yves Olivier- Histoire du roman populaire en France – Albin Michel – 1979
Témoignages.
Mesdames CAMBIES, NIZIER, ROQUEBERT, SAMOUILLAN, SANCHEZ de Saint Gaudens.
Messieurs LASBATS J. de Cassagnabère Haute-Garonne – POUSSON et RIBET Jules (chanteurs du Comminges Saint-Gaudens). B.SANSSENE (jeune figurant à la représentation de « Bertrand de Comminges ».
Certaines de ces personnes sont aujourd’hui décédées.
Remarque : l’auteur de cet article ne prétend pas l’exhaustivité.