Ulpiano Checa
Artiste
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Checa y Sanz Ulpiano, Ulpiano Fernández Checa y Saiz dit
(Colmenar-de-Oreja 1860 – Dax 1916)
Ulpiano Checa était fils d’un propriétaire de carrières de pierre.
Il est l’élève à Madrid d’Alejandro Ferrant, Manuel Dominguez, Federico de Madrazo et de Pablo Gonzalvo (1877-83). En 1884, Ulpiano Checa obtient le Prix de l’Académie Espagnole de Rome. Il séjourne dans la capitale italienne de 1884 à 1888, d’où il envoie plusieurs œuvres : Numa Pompellius et la Nymphe Egérie, et surtout L’invasion des barbares exposée à Madrid en 1887, 1ère classe à l’Exposition Universelle, puis 2è classe à Vienne, 1888. Il débute au Salon des Artistes Français avec son Enlèvement de Proserpine en 1888, et se fixe à Paris en 1889. En 1890, c’est Une course de chars romains (National Gallery, Londres) puis Les Huns, Attila. Avec Les Peaux-Rouges en 1893, il effleure le genre du western. En 1894, Ulpiano Checa passe au Salon de la Société Nationale des Beaux-arts où il présente La Naumachie, combat naval chez les Romains, une Mauvaise rencontre, et Matinée d’été dans les Pyrénées.
Cette dernière, œuvre de représentation pyrénéenne, fait suite à son mariage en 1890 avec Mathilde Chayé Courtez, dont les parents, d’origines béarnaises, étaient propriétaires d’une villa à Bagnères-de-Bigorre ; le couple vient chaque année s’y ressourcer plusieurs mois.
Ulpiano Checa s’installe un atelier, où il compose plusieurs de ses œuvres. Il noue dans cette ville thermale de solides amitiés : la famille Achard, le sculpteur Gaudéric Gardy (dont il réalise le portrait 1891), Georges Latécoère, les docteurs Déjeanne, Gandy, Collongues. Citons aussi Arnaud Lacoste, Dominique Berrut, Paul Bénézech.
Une frise dans son atelier bagnérais figurait ses amis et relations.
Ses œuvres pyrénéennes sont peu nombreuses : Diligence des Pyrénées, Char à bœufs de la vallée de Campan, Au bord de l’Adour (salon de 1895), Village dans les Pyrénées (1905). Un portrait d’une Vieille paysanne, (Musée de Colmenar-de -Oreja).
Ulpiano Checa devient vite important dans les salons parisiens. Une première exposition personnelle à la Galerie Georges Petit, 1895, qui sera suivie de nombreuses participations à des salons en France, Europe, Amérique Latine et au Maghreb.
Hors concours au salon à partir de 1897 avec Le rapt, il amasse de nombreuses récompenses : une grande médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900, Derniers moments de Pompéi et Course de chars à Rome, après celle obtenue à Atlanta en 1895. Il collabore avec le journal l’illustration dès 1881. Il collabore avec « La Ilustración Española y Americana » depuis 1881 à Madrid, cartes postales, gravures et lithographies.
En 1902 et 1906, le couple voyage en Argentine où il est honoré. Ainsi certaines personnalités d’Argentine commandent à Checa de nombreux tableaux.
Il est influencé par la peinture espagnole réaliste et sombre mais très vite, il ajoute à son réalisme des effets de lumière, oppositions de contraste de jaune, violet, bleu et orange. Il devient alors un coloriste vigoureux et peintre expressif. Sa production historique s’avère très méticuleuse dans le détail.
Ulpiano Checa travaille à partir d’importantes documentations et archives iconographiques. Le cheval est toujours en mouvement dans son œuvre : fantasias, batailles napoléoniennes, Le ravin de Waterloo, 1895, inspiré de Victor Hugo, Don Quichotte combattant les moutons, 1899, scènes costumées espagnoles ou bien champêtres.
Suite à un voyage dans le nord de l’Italie en 1905, il peint une suite de vues vénitiennes. Il aborde l’orientalisme avec des couleurs éclatantes lors de deux voyages en Algérie 1910 et 1913.
Ulpiano Checa est également peintre de portraits, scènes de genres espagnoles. Il donne des cours à Blanche Odin à Bagnères à partir de 1895 et entretiendra des relations amicales avec l’aquarelliste jusqu’à son décès. Il laisse aussi quelques sculptures en bronze inspirées de ses œuvres les plus connues.
Ulpiano Checa contracte une urémie en 1910. Au début de la guerre 1914-1918, les Checa s’installent à Bagnères-de-Bigorre, il part se soigner à Dax. Il décède le 6 janvier 1916. En 1960, sa ville natale de Colmenar-de-Oreja, près de Madrid, où il est inhumé avec son épouse, lui a consacré un musée portant son nom, rénové complètement en 2009. En 2006, une exposition rétrospective, Ulpiano Checa, est organisée en Argentine et tourne dans plusieurs villes (Cordoba, Mar del Plata, Buenos Aires).
Dessinateur : il tenait à présenter ses dessins et lavis dans toutes ses expositions individuelles conjointement avec ses toiles, il publie un traité illustré de perspective « La perspective » Paris 1900. Il a signé aussi plusieurs ensembles d’illustrations pour des livres, Heures vécues de Jean Paul Clarens (1895), Le généralife, Sérénades et songes de Zacharie Astruc (1897), Quo Vadis ? par l’image d’Henryk Sienkiewicz dans « l’Art du théâtre »1901, une édition ca.1900 de Tabaré de Juan de Zorilla de San Martin (1888, 1ère édition), et des manuels scolaires et d’histoire…
Lithographe : il est membre actif à la Société des peintres lithographes, il participe à ses expositions. Membre du jury pour le centenaire de la lithographie (1895). Il participe à l’essor et au développement de l’affiche lithographique en même temps que Jules Chéret, Etienne Dinet, Eugène Grasset : une création pour l’exposition Universelle de 1900 « L’Andalousie au temps des maures ». Il en réalise plusieurs, 1891-1897, promotionnant Bagnères-de-Bigorre et ses thermes et pour le compte des Chemins de Fer d’Orléans, du Midi et du Nord : un couple d’élégants à dos d’âne dans les alentours de Bagnères, ou bien La bagnéraise au capulet (reprise plusieurs années).
A Paris à la Gare de Lyon, 4 compositions monumentales dans les passages : vues de Monte-Carlo, Toulon, Arles et Montpellier. Musée des Arts Décoratifs, Paris (Quo Vadis). En Argentine, à Buenos Aires, musées de Ganaderos, Mitre et National des Beaux-Arts (Les Amazones). Pays Basque-Donostia, Musée San Telmo (Le Fardier) USA-Washington, Smithsonian American Art Museum (Indian Scene).
ARCHIVES :
Un bagnérais d’adoption : le peintre Ulpiano Checa, Charles Lacoste, Bulletin Société Ramond, 1953-1955, pp. 55-57.
Zacharie Astruc : Le généralife. Sérénades et songes. , Société Française d´Editions d´Art, Paris 1897
Jean-Paul Clarens : Heures vécues
- Savine, 1895
Ulpiano Checa : La Perspective Société Française D’éditions D’art L. H. May 1900
Chevalier de l’ordre de Carlos III-1891
Chevalier de la Légion d’honneur-1894
Ordre du Nichan Iftikhar -19
Catalogue d’exposition « Blanche Odin, Ulpiano Checa, La Rencontre, 1890-1916 » Bénédicte Magnin & Xavier Etcheandia en vente au Musée Salies de Bagnères-de-Bigorre