Art et traditions populaires de Gascogne
Gilet d’homme
La section d’art et traditions populaires de Gascogne regroupe des objets de la vie quotidienne du XIXème siècle, ainsi qu’une importante collection de costumes traditionnels gascons.
Avec plus de 3000 pièces, la collection du Musée d’Auch offre un vaste panorama du costume traditionnel de notre région sur une période de 150 ans. Elle comprend des éléments de costumes de cérémonie (fêtes, mariages, baptême, deuil…) et de travail, mais également de nombreux accessoires tels que les bijoux, châtelaines, châles en cachemire, coiffes…
L’histoire du costume est indissociable de l’histoire des cultures. Partie intégrante de notre patrimoine culturel, le costume traditionnel est intiment lié à l’Histoire, aux mentalités, aux conditions de vie et aux activités socio-économique des populations.
Sa fonction va bien au-delà du simple fait de se vêtir. Le costume est investi d’un pouvoir symbolique très fort que chacun doit être en mesure de décoder. Les éléments qui le constituent participent à l’élaboration de ce langage et contribuent à la cohésion sociale du groupe. Ainsi, le vêtement devient, au fil du temps, un des éléments constitutifs d’une identité territoriale.
En France, chaque contrée a développé, en fonction de son histoire et de ses traditions, un art vestimentaire distinctif. Mais le costume n’en demeure par moins un formidable marqueur social. Il reste le symbole de la réussite et l’affirmation de l’individu sur le groupe.
C’est pourquoi l’étude des costumes dits « traditionnels régionaux » des XVIIIème et XIXème siècles est si importante. Au-delà des modes, ils cristallisent dans leur évolution les mutations de la société agraire à l’aube de la révolution industrielle. Avec la fin de l’Ancien Régime, on assiste à l’épanouissement de la bourgeoisie de province et à l’affirmation de la classe paysanne. Toutefois, le développement des productions industrielles de textile et la diffusion de la mode parisienne conduiront peu à peu à une certaine uniformisation du costume au détriment des traditions vestimentaires locales. Dès le dernier quart du XIXème siècle, les premiers folkloristes voyageant dans le Gers déploraient déjà l’abandon progressif du costume traditionnel.
Dans le grand Sud-Ouest, les costumes masculins et féminins sont, avec quelques variantes régionales, composés de la même façon. Cependant, il est important de bien distinguer les habits quotidiens plus modestes et adaptés au travail de ceux portés lors de festivités particulières. Dans les milieux aisés de la bourgeoisie, on portait des vêtements dits de « petites sorties » pour se rendre en société, de « grandes sorties » pour assister à un office ou à une fête ou de « cérémonies » pour les occasions exceptionnelles comme le mariage.