Industrie céramique sur le site de Montans dans l’Antiquité
Sigillée décorée
AnonymeMoule de potier
AnonymeVase à engobe blanc
AnonymeCompte de potiers
AnonymeCalice
AnonymeLe village de Montans est connu pour sa production de poteries gauloises puis romaines, attestée par de nombreux vestiges archéologiques mis au jour depuis le XIXe siècle. A travers les collections de l’Archéosite, c’est tout le formidable destin d’un petit village gaulois devenu l’un des plus grands centres de céramique de l’Empire Romain qui refait surface.
Niché sur un éperon dominant la rivière et la plaine du Tarn, le site de Montans est occupé de façon pérenne depuis le début de l’Âge du Fer. À partir de cette position stratégique, les Rutènes (peuple celtique qui occupait les territoires actuels du Tarn et de l’Aveyron), ont su y exploiter les ressources naturelles en développant notamment un artisanat céramique et en faisant de Montans un carrefour commercial de premier ordre grâce principalement à la navigation fluviale, le Tarn n’étant alors plus navigable en amont du village. Aux cours des deux derniers siècles avant notre ère, la création de la province romaine de transalpine (future Narbonaise), géographiquement très proche, intensifie cet essor tandis que nombreuses preuves archéologiques attestent de la pénétration progressive de la culture romaine dans les usages des populations occupant l’oppidum.
Mais c’est après la conquête, au cours des Ier et deuxième siècles de notre ère, que le destin de Montans se voit profondément modifié. Découvrant sur place une main d’oeuvre qualifiée et l’existence de structures de productions et de diffusions, les nouveaux maîtres de la Gaule vont faire de Montans l’un des principaux sites de production de céramique sigillée de tout l’Empire. Ces céramiques rouges, souvent ornées et signées, caractéristiques du mode de vie à la romaine, vont ainsi être produites de manière quasi-industrielle à Montans avant d’être exportées sur toute la façade atlantique, de l’Angleterre jusqu’au nord de l’Espagne.
A côté de cette production intensive, les fouilles archéologiques ont également révélé des productions plus secondaires mais également réalisées en série telles des lampes à huile ou encore des statuettes de dévotion.
Cet âge d’or va brutalement s’interrompre au début du troisième siècle. Raréfaction des matières premières ? Coûts de production trop élevés ? Lassitude des marchés ? Il y a vraisemblablement dans ce déclin, une résonance qui nous est très contemporaine avec, en prime, une délocalisation des sites de production vers de nouveaux ateliers établis dans le centre de la Gaule et près de la frontière rhénane.