Objets de rituel au Tibet et au Népal
Parure rituelle népalaise
AnonymeUne collection d’objets de rituel au Tibet et au Népal, créée à partir de ce qu’avait rapporté Georges Labit (1862–1899), ce voyageur passionné d’ethnologie, d’histoire de l’art et d’histoire des religions.
Objets de rituel au Tibet et au Népal
Les objets réservés au rituel sont généralement de petite taille de façon à pouvoir être tenus dans la main. Ils reposent sur les autels et les tables à l’intérieur des temples. La majorité de ces objets, dont le nombre est élevé par rapport à celui des objets rituels employés dans le bouddhisme traditionnel, dérivent des religions indiennes. Certains sont plus particulièrement liés aux dieux dont ils sont souvent les attributs, d’autres sont réservés aux cérémonies et d’autres encore à la musique. Les matériaux employés pour la confection de ces objets sont des plus divers : métaux précieux, bois, beurre sculpté, ossements humains entre autres. L’emploi d’os humains, (comme par exemple les calottes crâniennes pour les coupes, les plaquettes d’os pour la fabrication des tabliers de cérémonie, les fémurs utilisés pour les trompettes, les os sculptés de têtes de mort constituant les grains de certains chapelets…. ), était également très fréquent dans la religion tibétaine pré-bouddhique. L’usage d’ossements humains et de cendres au sein du rituel, renforçait la croyance en la nature transitoire de la vie humaine, et la tradition religieuse qui consistait à découper les cadavres et à laisser aux charognards le soin de faire disparaître la chair, permettait de disposer d’un grand nombre d’os.
Les objets particulièrement liés aux dieux : le vajra et la clochette
Ces deux instruments sont des éléments fondamentaux et complémentaires du bouddhisme tantrique. Ils sont tenus par de nombreuses divinités, et sont également utilisés par les moines lors des rituels. Ils peuvent être employés seuls ou ensemble, et leur signification est alors quelque peu différente.
Le terme sanskrit vajra se traduit en français par "foudre-diamant". C’est un symbole d’indestructibilité et d’illumination. Cet instrument rituel joue un rôle si important dans le bouddhisme ésotérique indien, qu’il a été associé au nom de la troisième école bouddhique, le Vajrayâna, "Véhicule du Diamant". Il a également donné son nom à des divinités comme Vajrapani ou Vajrahara, ainsi qu’à un buddha cosmique Vajrasattva.
Lorsqu’il est associé à la clochette, ghantâ, il symbolise le principe masculin de l’action qu’il faut mettre en œuvre pour atteindre l’Eveil, et la clochette représente l’expression féminine de la "sagesse" propre à cette illumination. Ensemble, ils illustrent l’union de ces deux aspects complémentaires et nécessaires à la libération. Le vajra exposé compte cinq branches, en incluant l’axe central. Il est de grande taille par rapport aux vajra habituellement tenus lors de cérémonies, ce qui pourrait laisser supposer un emploi votif, non encore confirmé.