Peintures XVe-XVIIIe siècles
Christ en croix entre la Vierge, saint Jean et les donateurs présumés : le roi Charles VII et le Dauphin
AnonymeHistoire de saint Jean-Baptiste
AnonymeL’Humanité avant le Déluge
Cornelis CorneliszSaint Jean l’Evangéliste (?) et saint Augustin
Il PeruginoLa Vierge à l’Enfant et le mystère de la Passion
Giovanni Battista TintiSainte Famille
Jacopo ZucchiOn parle de primitifs quand on est en présence d’un fond d’or et d’une représentation plus symbolique que réaliste des évènements sacrés, des paysages et des architectures. La collection du musée des Augustins ne permet pas une vue exhaustive des écoles italienne, française ou espagnole de peinture des XIVe et XVe siècles. Elle comprend toutefois des œuvres exemplaires et uniques. Ainsi, un crucifix de la main de Lorenzo Monaco, grand peintre florentin du XIVe siècle a-t-il été complété par des figures exécutées par Neri di Bicci, également florentin, un demi-siècle plus tard.
Les collections du musée des Augustins de l’art de la Renaissance dans les Pays-Bas du Nord et du Sud ainsi qu’en Italie ne sont pas nombreuses. Toutefois, elles comportent quelques œuvres de grande qualité dont quelques chefs-d’œuvre de la peinture italienne du XVIe siècle. Les œuvres des Pays Bas, par ailleurs, attestent des relations constantes entre la région toulousaine et les artistes du Nord.
En ce qui concerne donc l’art des Pays-Bas, la Descente de Croix du Parlement est à Toulouse depuis le XVIe siècle. Peint vers 1520-1530, ce panneau cintré reste anonyme. On ignore s’il a été importé à Toulouse depuis les Pays-Bas ou produit par un des nombreux artistes voyageurs, dont les archives nous ont transmis les noms. L’Histoire de saint Jean-Baptiste du milieu du XVIe siècle a également transité par le Parlement de Toulouse et témoigne de la même histoire. Toulouse, porte de l’Espagne, a vu passer des peintres flamands en route vers l’Espagne comme ce fut peut-être le cas pour Storm, devenu Esturmio à Séville, auteur de la Mise au tombeau peinte dans les Flandres avant son départ pour la péninsule ibérique.
Quant à l’art italien, Le Pérugin, maître de Raphaël, est représenté par l’exceptionnel Saint Jean l’Évangéliste et saint Augustin. Il s’agit de l’un des plus beaux fragments d’un immense retable, le polyptyque de l’église Sant’Agostino de Pérouse, divisé entre le Louvre et les musées de Pérouse, Lyon ou Grenoble. La grâce idéalisée des deux saints et la douceur lumineuse du paysage reflètent la recherche de perfection de la Renaissance en Italie centrale. Le musée possède peu de tableaux de la première Renaissance. Il est en revanche plus riche en œuvres maniéristes de la seconde moitié du siècle et présente des tableaux uniques tels l’incroyable Vierge à l’Enfant avec le mystère de la Passion du peintre parmesan Tinti, préfiguration morbide de la mort du Christ, ou le Repos pendant la fuite en Égypte, œuvre d’une extrême délicatesse du peintre florentin au service du cardinal Alexandre Farnese, Jacopo Zucchi.
Enfin, l’art du XVIIIe siècle au musée des Augustins, de la fin de la période baroque aux débuts du néoclassicisme, est surtout riche dans le domaine de l’art français.
Le portrait y figure en bonne place avec quelques chefs-d’œuvre de Nicolas de Largillière ou Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun. Les différentes traditions du paysage au XVIIIe siècle sont également présentes autour d’œuvres de Jean-Baptiste Oudry ou de Pierre-Henri de Valenciennes. Enfin, le musée présente un bel ensemble de peintures d’histoire de la seconde moitié du XVIIIe siècle, de Jean-François de Troy à Pierre Peyron.
© Musée des Augustins