Perpignan moderne
La « Belle époque » doit son apparition à l’arrivée du chemin de fer en 1858 et à la destruction des remparts, débutée en 1904. La ville entre dans une nouvelle ère grâce à une bourgeoisie commerçante et éclairée. La famille Bardou, propriétaire de la fabrique du fameux papier à cigarette JOB, en est le parfait exemple. Cette émulation fait vivre à Perpignan son deuxième Age d’or.
Les collectionneurs méridionaux, tels George-Daniel de Monfreid ou Gustave Fayet conduisent les avant-gardes en Roussillon. Aristide Maillol en incarne une brillante synthèse. Il révolutionne alors la sculpture. A travers son œuvre claire et dense transparaît un « méditerranéisme » et un attachement à la mer qui se veut puissant et solaire. Le sculpteur s’adonne à former et à accueillir de nombreux élèves dans son atelier qui deviendront ses meilleurs successeurs.
Perpignan devient une terre d’exil. Les deux conflits mondiaux, l’arrivée au pouvoir de Franco et l’exode des républicains espagnols et catalans en 1939 transforme le visage du territoire catalan. Ce n’est qu’à partir de l’après-guerre que Perpignan retrouve son visage de lieu de villégiature, et notamment celui des artistes. Au cœur de cette effervescence se trouve les arts décoratifs de Sant Vicens, mais aussi des familles notables de Perpignan. Les artistes sont accueillis, voire recueillis pour certains : Raoul Dufy par la famille Nicolau, Pablo Picasso séjourne chez les Lazerme (au sein même de l’actuel musée d’art Hyacinthe Rigaud), et Jean Lurçat trouve en Firmin Bauby un mécène éclairé.