Reliure
Il Cantico delle creature
Alain KorenLot de roulettes
AnonymePlatonis opera
Simier filsPortraits historiques des hommes illustres de Dannemark
Joseph Thouvenin dit l'aînéLe fonds d’origine du musée, la bibliothèque de Louis Médard (1768-1841), est fortement marqué par le goût bibliophilique du collectionneur. Ainsi, l’habillage du livre par des élégantes reliures en cuir de son époque en est un des éléments les plus recherchés. On dénombre dans cette collection plusieurs « vedettes » de la reliure parisienne du début du XIXe siècle. En cohérence avec son projet scientifique, le musée enrichit ce patrimoine de reliures avec une ouverture vers les créations des XXe et XXIe siècles.
Grâce à de nombreuses notes manuscrites, nous savons jusqu’à quel point Louis Médard tenait à ses livres et à leur habillage. Pendant la constitution de sa bibliothèque, de 1815 à 1840, le bibliophile lunellois a côtoyé les artisans confirmés du métier, auxquels il confiait la réalisation d’élégantes reliures. Avec les noms de Bauzonnet, Thouvenin, Bozerian et Simier, il s’agit d’une collection constituée des relieurs parisiens les plus renommés de son époque, entre le goût néoclassique et le revival de modèles anciens.
Différentes recherches ont aussi révélé le rôle de mécène joué par Médard et la présence dans sa collection d’œuvres de relieurs de Montpellier : Gout, Jaujon, Durville. À part son soutien financier, le bibliophile agit aussi en intermédiaire pour introduire l’apprenti relieur Gout fils dans l’atelier de Simier. Médard donnait même des instructions précises aux relieurs (parfois encore existantes dans ses livres). Outre des éloges, il ne se privait pas de reprocher des négligences, telle la perte de quelques ouvrages par René Simier. D’autre part, le bibliophile pouvait avoir accès aux ventes publiques parisiennes en se faisant représenter par ses relieurs de confiance.
Ce côté esthétique soigné par Médard est sous les yeux des visiteurs du musée : à travers les vitres des armoires de son cabinet reconstitué, on peut apprécier la qualité et l’unité de style des reliures qui annoncent le titre des différents ouvrages. Sensible à la beauté de l’objet livre, Louis Médard avait également préservé autour de 150 reliures anciennes, représentatives des XVIIe et XVIIIe siècles.
Plus récemment, le musée a élargi sa collection thématique sur la reliure grâce à l’achat de plusieurs outils de ce métier d’art : un corpus de 96 fers à dorer de l’atelier Simier, une maquette de presse, d’autres fers et roulettes anciens de l’atelier de Bernard Steff. En outre, différentes acquisitions permettent de montrer l’inventivité et les recherches de la reliure contemporaine.