Sculptures XIXe siècle
Chloris caressée par Zéphir
James Pradier (dit)Vitellius
Antoine Augustin PreaultCharles VI effrayé dans la forêt du Mans
Antoine-Louis BaryeTarcisius martyr chrétien
Alexandre FalguièreNymphe chasseresse
Alexandre FalguièreCauchemar
Eugène ThivierPendant le Second Empire et les premières décennies de la IIIe République, la production sculptée éclectique et abondante est en plein essor. Parmi les artistes les plus connus, figurent Alexandre Falguière, Sylvestre Clerc, Laurent Marqueste, Auguste Rodin, Camille Claudel, pour citer ceux représentés dans les collections du musée.
Le musée des Augustins possède un bel ensemble de sculptures romantiques exemplaire des recherches de la période. Dès le tout début du XIXe siècle, en rupture avec les règles trop contraignantes de l’art néoclassique encore à l’honneur, les artistes cherchèrent à exprimer des états d’âme, des sentiments considérés jusque-là comme indignes d’intérêt : les passions, le rêve, la folie… L’histoire nationale en pleine constitution et la littérature, toujours, fournirent également un grand nombre de sujets. Le mouvement romantique fut de courte durée et les œuvres sont rares, encore plus en matière de sculpture.
Au XIXe siècle, comme beaucoup de villes, Toulouse fut largement marquée par le développement de la sculpture commémorative. Le décor sculpté des jardins a en grande partie disparu après 1940 (bronzes fondus par l’occupant allemand puis vandalisme), et un certain nombre de sculptures ont aujourd’hui été remplacées par des moulages. Ces œuvres sont dues à ce que l’on a appelé «le groupe des Toulousains» : Mercié, Marqueste, Ségoffin, Mengue et Seysses entre autres, formés pour la plupart à l’école des Beaux-arts à Paris. Le musée présente, dans l’escalier monumental de l’aile Darcy (1882), donnant sur le grand cloître, plusieurs œuvres de ces artistes ainsi qu’un buste du peintre toulousain Jean-Paul Laurens par son ami Auguste Rodin et un buste du jeune Paul Claudel de la main de sa sœur, l’émouvante Camille Claudel.
Le chef de file et professeur de ce « groupe des Toulousains » n’est autre qu’Alexandre Falguière, personnage à retenir en tant que sculpteur majeur de la IIIe République. Très tôt, le gouvernement acheta des œuvres à Falguière, ce qui lança sa carrière. En pleine époque d’engouement pour la statuaire, il reçut beaucoup de commandes des municipalités. Il s’intéressa à des personnages historiques tels que Henri de La Rochejaquelein (1772-1794), jeune général en chef des armées royalistes lors de l’insurrection vendéenne, mais aussi à des personnalités de son temps comme le Cardinal de Lavigerie, évêque d’Alger et fondateur de la congrégation des « Pères blancs », destinée à évangéliser l’Afrique. Il donna un portrait monumental de cet homme d’Église imposant, antiesclavagiste et républicain. À l’instar de nombreux sculpteurs du XIXe siècle, il maintint la tradition de sujets mythologiques, prétextes à des figures féminines isolées et dénudées comme Diane. Mais Falguière y imprima aussi un aspect naturaliste nouveau.
Artiste reconnu et couvert d’honneurs, il n’hésita pas à se confronter à Auguste Rodin, le plus grand sculpteur de son temps.
(c) Musée des Augustins