Exposition de la photographe néerlandaise « Suzanne Jongmans, dialogues »

Suzanne Jongmans compose des portraits photographiques qui s’inscrivent dans la lignée des grands peintres des XVe, XVIe et XVIIe siècles.

Cette artiste est pluridisciplinaire puisque l’artiste est à la fois sculpteur, costumière et photographe. Cette pluridisciplinarité lui vient à la fois de ses études d’arts visuels; des vêtements que sa mère et sa grand-mère confectionnaient ; mais aussi des livres d’art qu’elle feuilletait enfant.

Mais à y regarder de plus près, on découvre un travail résolument contemporain. C’est ainsi que sont nées les séries Kindred Spirit et Mind over Matter. Les œuvres présentées datent de 2007 à 2020.

Les menines de Velasquez, la femme enceinte d’Arnolfini dans le portrait Van Eyck et la dame voilée de Rogier van der Weyden: voici à qui Suzanne Jongmans donne vie dans ses portraits photos. Cette référence aux anciens maîtres constitue seulement un aspect de son travail. Tout est question de sérénité, d’intemporalité et de beauté. Des qualités qu’elle découvre même dans ses matériaux de récupération comme la mousse d’emballage avec lequel elle conçoit méticuleusement les costumes de ses modèles.

Dans le portrait d’homme Infinity I, elle réutilise des tapis de yogas. La notion d’infinité est amenée par le sablier en parfait équilibre, symbole aussi de l’infini inversé.

Au-delà de la simple composition artistique, l’œuvre de Suzanne Jongmans découle d’une philosophie écoresponsable : « Je suis une collectionneuse. J’adore le fait que certains objets ou matériaux trouvés (plastiques, mousses, vieilles couvertures de laine, éléments de la nature…) aient déjà eu une vie antérieure et racontent une histoire en eux-mêmes.

L’exposition au musée Massey est l’occasion de confronter des œuvres de l’artiste avec une sélection d’œuvres de la collection Beaux-arts du musée du XVI° au XX° siècle.

Certains liens sont évidents comme le portrait de ce jeune enfant Prins Jona avec une œuvre représentant Philippe IV enfant par Bartolomé Gonzalez de 1613.

Ce dialogue permet de porter un nouveau regard sur les peintures de la collection Beaux-Arts en leur donnant une certaine contemporanéité.

Une invitation à voyager dans le temps.