Exposition « EN JEU – Des sports patrimoniaux »

Au XIXe siècle, les sports modernes n’existent pas encore ; le divertissement n’a pas non plus la place qu’on commencera à lui accorder au cours du XXe siècle. On observe malgré tout certaines préfigurations de pratiques aujourd’hui dites sportives lors de fêtes de villages et pendant les courtes pauses dans le travail : jeux de quilles et de boules, tir à la corde, tir à l’arc ou encore jeu de paume dans les milieux plus aisés.

Le développement des sports modernes, inspirés du modèle anglais, vient radicalement bouleverser ces pratiques physiques traditionnelles au profit de disciplines plus compétitives. Pour s’adapter aux nouvelles façons de se distraire et d’être ensemble, certains jeux sportifs traditionnels établissent un nouveau cadre de jeu, plus strict : les règles se précisent, les équipements s’harmonisent, les joueurs sont classés par catégorie. Dans le but de favoriser la comparaison entre les performances physiques des bientôt appelés « athlètes », certains jeux sportifs traditionnels s’institutionnalisent. Le début du XXe siècle voit fleurir les fédérations et comités sportifs.

Parallèlement, d’autres jeux sportifs traditionnels résistent à cette « sportivisation » et font au contraire le choix de renforcer leur appartenance locale, leur lien à un territoire bien spécifique et leur caractère ludique. Le patrimoine local devient un lieu de revendication sociale et culturelle, un lieu de résistance.

L’exposition « En Jeu » explore la place de certaines de ces pratiques populaires traditionnelles dans nos quotidiens d’aujourd’hui. Rassemblées dans l’exposition sous le terme de « jeux sportifs traditionnels », ces disciplines ont pour origine commune le plaisir ludique, un but du jeu simple, un ancrage territorial fort et requièrent un engagement physique certain.

Les « jeux sportifs traditionnels » sont définis par l’UNESCO, depuis la Déclaration de Punta del Este (1999), comme des « pratiques sportives et (un) patrimoine culturel immatériel à l’importance capitale pour le développement futur du sport et des sociétés ».