Autoportrait au haut de forme et à la pipe
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Dans cet autoportrait présenté au Salon de 1861 et qui fit scandale, transparait la personnalité complexe et originale de Marcel Briguiboul.
Ce grand bourgeois, courtois mais distant s’est représenté de trois-quart à mi-corps et assis, coiffé d’un haut de forme et vêtu d’un frac, tenant dans la main gauche gantée un brûle gueule, en train de s’adresser au public. Pour un premier envoi au Salon, la pose naturelle, le geste expressif, le chapeau légèrement rejeté en arrière, la mise quelque peu fantaisiste, le regard qui a l’air de toiser le public, traduisent une certaine désinvolture qui choqua certains critique.
La composition fort habile met en valeur l’originalité du personnage vivant dans une société consciente de sa valeur, de ses prérogatives, de ses responsabilités, complétée par une éducation artistique qui refuse le conformisme. Elle est soutenue par un camaïeu de brun-noir seulement rompu par le pourpre de l’écharpe nouée et le blanc de la pipe.
L’éclairage latéral tombe sur le côté droit du visage, accentuant l’expression quelque peu hautaine du regard et sur la main droite arrêtée dans son élan comme un "instantané". Quelques détails nous aident à mieux cerner cet artiste aux goûts raffinés : la note insolite du gant de la main droite, la tenture aux tons fondus qui rappelle discrètement que nous sommmes dans un intérieur bourgeois et enfin la présence, sur la gauche du peintre, d’un casque renversé d’escrimeur et de deux fusées de fleurets, allusion discrète à sa passion pour l’escrime, sport où il excellait…