Bijoux celtes : Torques
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Numéro d’inventaire
Cinq torques découverts lors du percement du canal latéral à la Garonne, en 1841, au lieu-dit « Les Maouris » à Fenouillet (Haute-Garonne)
Ce magnifique ensemble d’orfèvrerie datant de la fin du IIIe siècle avant notre ère a été découvert au XIXe siècle, près de Toulouse.
Il s’agit de colliers celtes qui portent le nom de torques car le jonc de métal se compose de fils torsadés.
Produits massivement en Europe occidentale dès 1500 avant notre ère, ils sont portés par les femmes.
Au début de l’âge du Fer, entre 800 et 450 avant notre ère, ils deviennent l’apanage des princes et des guerriers. Ces derniers déposaient ces précieux bijoux dans des sanctuaires, sous la protection des dieux. Ils les récupéraient avant de partir au combat, se chargeant ainsi d’une ardeur belliqueuse supérieure. Ils offraient ensuite leur victoire à la divinité qui leur avait assuré force et courage.
Les torques connaissent leur plus grand succès entre 450 et 50 avant notre ère, les progrès de l’orfèvrerie permettant la création de pièces de plus en plus fines et complexes.
Ces colliers d’or témoignent de la présence, dans le Toulousain, dès le IIIe siècle avant notre ère, de Celtes : les Volques Tectosages.
Enfouis dans une zone vraisemblablement humide, soit ils étaient une offrande à une divinité en lien avec l’eau, soit ils étaient utilisés comme marqueur d’une limite de territoire.
Ils ne sont pas sans rappeler l’histoire de l’or de Tolosa. Si le pillage des étangs sacrés des Tectosages, organisé en représailles par le consul romain Caepio, est un fait historique avéré, la légende a supplanté l’histoire. L’or des Tectosages proviendrait de la mise à sac du sanctuaire d’Apollon à Delphes en 279 avant notre ère. Pour enrayer le courroux de la divinité grecque, les Tectosages n’avaient pas eu d’autre choix que d’offrir cet or à leur propre divinité. Caepio lui-même ne le porta pas à Rome ; il fut dépouillé en cours de route, ce qui entraîna sa déchéance et celle de sa famille.
Par la suite, l’expression « avoir l’or de Tolosa » signifiait que bien mal acquis ne profite jamais.