Croquis, deux soldats et un arbre
Chronologie
Technique
Dimensions
Numéro d’inventaire
Le musée Petiet a acquis en 2016 un lot de six croquis tracés à l’encre et à la mine sur du papier à lettre. Cinq croquis sont datés de 1891. Comme toujours chez Étienne Dujardin-Beaumetz, il s’agit de sujets militaires inspirés de la guerre de 1870. Le degré d’achèvement des feuillets varie. Certains esquissent des scènes de bataille dont les éléments sont presque indistincts. A l’inverse, plusieurs feuillets représentent dans le détail des soldats entièrement équipés, le képi, les différents éléments rattachés au sac à dos, la cartouchière à la ceinture sont bien visibles. Les volumes du corps et les plis de l’habit sont même rendus par la plume de l’artiste. Bien qu’esquissés, les hommes expriment une gravité certaine.
L’en-tête de la Chambre des députés figurant sur certains feuillets et la technique utilisée, l’encre de la plume et le crayon de mine, outils de travail habituels pour un député, laissent à penser qu’il s’agit de petits dessins griffonnés par le député Beaumetz lors d’une session parlementaire ou d’un moment de repos. Cette hypothèse est renforcée par le commentaire qui figure sur quatre des six croquis : Dujardin Beaumetz Député / 20 8bre 91 / Commission de la Censure / AL. En 1891, le député est effectivement secrétaire de la commission parlementaire mise en place après la censure de la pièce Thermidor de Victorien Sardou donnée à la Comédie française.
Les initiales AL et une inscription, « A mon collègue Leconte », renvoient certainement à un autre député du parti radical, Alfred Leconte (1824-1905). On est là face à un ensemble de dessins, en partie inachevés, réalisés pour le plaisir de l’artiste et de l’un de ses collègues députés. A cette époque, Etienne Dujardin-Beaumetz a cessé toute activité officielle dans le domaine des arts, mais il semble qu’il n’ait pas totalement renoncé au dessin à titre personnel.