Deux femmes au bain
Chronologie
Technique
Dimensions
Numéro d’inventaire
Cette oeuvre serait une réplique d’une oeuvre de Vien commandée par le duc d’Orléans et exposée au Salon de 1763. Le tableau fut placé, avec son pendant, l’Autel du jeune Bacchus, dans la chambre du duc, au Palais Royal; ils tenaient compagnie à la Danaë du Corrège.
Diderot parle ainsi de la peinture de Vien au Salon de 1763 : "Les tableaux que Vien a exposés cette année sont tous du même genre, et comme ils ont presque tous le même mérite, il n’y a qu’un seul éloge à en faire : c’est l’élégance des formes, la grâce, l’ingénuité, l’innocence, la délicatesse, la simplicité, et tout cela joint à la pureté du dessin, à la belle couleur, à la mollesse et à la vérité des chairs".
Vien est un des précurseurs de l’art néoclassique par sa recherche de modèles dans l’histoire antique et par une composition plus rigoureuse, voire froide pour certains. La scène est dépouillée du superflu. La verticalité du vase métallique et des colonnes aux fûts cannelés à l’arrière plan est contrebalancée par la courbe de la balustrade qui suit l’arrondi du bassin ainsi que par le déhanchement de la jeune femme. On a pu voir en celle-ci Callisto, nymphe d’Artémis, sortant du bain, accompagnée de sa suivante. Selon la mythologie, elle fut séduite par Zeus et tomba enceinte. Artémis, furieuse, la transforma en ourse.
Le cadre architectural de la scène ferait cependant plutôt pencher pour un sujet plus anecdotique, la toilette féminine étant un thème à la mode à cette époque.
Voici ce qu’en dit le Mercure de France :
"On est affecté d’un Tableau piquant, où la Nature sans voiles, dans une attitude fort simple, mais souple et gracieuse, attire, flatte et rappelle nos regards. Ce Tableau offre l’image d’une Femme sortant du bain et servie par une Esclave. Il règne sur la principale Figure un bel effet de lumière qui donne de l’éclat à la carnation, et le dessein nous en a paru assez correct et assez élégant pour plaire autant aux Amateurs des moyens pratiques de l’Art, qu’à ceux qui n’en jugent que par les effets".
Dépôt du musée du Louvre en 1872.
Cette oeuvre n’est pas présentée de façon permanente.