Emile de Girardin. Confiance ! Confiance !
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Dessin satirique représentant Emile de Girardin (1806 – 1881) déguisé en arlequin, sortant d’une boite de conserve. Sur le mur jaune se projette non pas sa véritable ombre mais celle d’un singe. Au pied d’Emile de Girardin se trouve un cafard tenant une plume et s’apprêtant vraisemblablement à écrire.
Emile de Girardin est un journaliste et homme politique français. Né le 21 juin 1806, il est le fils naturel du Général Alexandre de Girardin et de Mme Dupuy, épouse d’un avocat parisien. C’est lors de la publication de son premier roman, Emile, en 1827 qu’il prend le nom de son père. En 1828 il fonde sa première revue, Le Voleur, qui porte essentiellement sur les arts et les sciences. Cette revue ainsi que diverses autres publications lui apportent une certaine renommée qui lui permet de se faire élire en 1834 à la Chambre des députés.
Son plus grand succès, et ce qui assura sa postérité, est la création de son journal intitulé La Presse, en 1836. Emile de Girardin transforme par ce biais l’industrie de la presse. En effet, pour la première fois, il arrive à rendre un journal quotidien bon marché pour les lecteurs, et rentable pour le journal.
Le prix de production des journaux de l’époque étant assez élevé, les journaux quotidiens se vendaient donc assez cher pour l’époque, et avaient de ce fait des tirages assez bas. Avec Emile de Girardin c’est le début de la presse grand public. En effet, il mise sur deux choses : l’abaissement du prix d’abonnement (qui sera presque divisé par deux) et l’introduction massive de la publicité dans les pages du journal. Cela permet de compenser le manque à gagner du prix bon marché de l’abonnement. Il conquiert ainsi un large public, contrairement aux journaux de partis dont le lectorat assez limité. Par ailleurs, à cette époque, le cens électoral est en passe d’être baissé, augmentant donc le nombre d’électeurs potentiels. Le succès du journal est immédiat, mais il faut encore fidéliser le lectorat. C’est à ce moment que Girardin propose une seconde innovation, le roman feuilleton, système qui aura le succès qu’on lui connaît.
Si le dessin satirique représente Girardin avec une girouette sur le sommet du crâne c’est parce qu’il est aussi connu pour changer régulièrement d’opinions politiques au grès des changements de régimes que connaît la France. En 1848, il conseille à Louis-Philippe d’abdiquer en faveur d’une régence de la duchesse d’Orléans. Mais sous la pression du peuple c’est la IIe République qui naît, soutenu par Girardin. Dans un célèbre article publié dans la presse intitulé « Confiance ! Confiance ! » (et repris dans la caricature), Girardin souhaite essayé de rassurer la bourgeoisie affolée. Il apportera par la suite son appui à Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Il adhère au parti libéral et soutient la guerre contre la Prusse. Dans les années 1875 il devient Républicain et se fait élire de nouveau à la Chambre en 1877.