Epée à antennes en fer
Chronologie
Dimensions
Numéro d’inventaire
Selon son étiquette, l’épée à antennes, issue du don Bergougnoux, proviendrait "d’un tumulus des environs de Gramat". Il pourrait peut-être s’agir du tumulus de la Pannonie, commune de Rocamadour, fouillé et publié par Delpon, qui y découvrit un squelette et deux épées : "On a recueilli, près des fémurs, une lame en fer, en partie dévorée par la rouille, l’extrémité du fourreau de cette arme qui est en cuivre et qui a la forme d’une flèche, une petite plaque du même métal, arrondie d’un côté et pointue de l’autre, percée par un clou ; enfin une autre arme dont la lame est en fer, mais dont la poignée est revêtue de deux lames de cuivre". (Delpon, 1831)
Sarah De Grandis, dans le catalogue de son master consacré aux Pratiques funéraires du premier âge du fer dans le département du Lot, soutenu en septembre 2013 à l’Université Toulouse II sous la direction de Pierre-Yves Milcent, présente le contexte de la découverte. La chambre du monument funéraire était constituée de pierres plates verticales qui entouraient le défunt ainsi que de pierres plates horizontales qui le recouvraient. Le squelette d’1,70 m avait été disposé sur trois pierres plates et face au sol, les bras formant un angle droit avec le corps. Le défunt était entouré d’une grande quantité de tessons parmi lesquels une coupe plutôt bien conservée a été recueillie. Une épée en fer (en partie détériorée par la rouille) a été retrouvée près des fémurs du défunt, ainsi que l’extrémité du
fourreau de cette arme qui était en bronze. Une petite plaque en bronze arrondie d’un côté et pointue de l’autre, percée d’un clou complétait le mobilier. Au dessus du squelette a été retrouvé un fragment de lame en fer et un autre un peu plus haut de la même matière faisant sans doute partie de la même arme.
L’épée à antennes a été déposée suite à un don de F. Bergougnoux au musée de Cahors Henri-Martin (un moulage a été par ailleurs déposé au musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. La restauration a
révélé quelques traces de cuivre sur l’une des faces de la lame.
Cette épée est bien conservée. " La garde, dont les extrémités sont ployées à angle droit, enveloppe le départ de la lame, dont elle se détache nettement. La soie, plate et losangée, est revêtue de coquilles de fer moins larges qu’elle. Entre la soie et chaque coquille sont intercalées deux plaques de bronze superposées, ce qui donne à l’épée le volume nécessaire pour sa bonne tenue en main. Coquilles de fer et plaques de bronze sont fixées à la soie par deux rivets de fer. Il y a une recherche esthétique certaine ; les contours des plaques de bronze, en léger retrait l’une par rapport à l’autre, se profilent sur la soie et contrastent avec les coquilles de fer qu’elle débordent légèrement. La base des antennes comporte une ouverture rectangulaire, qui permet leur fixation sur la soie, dont l’extrémité est martelée. Les branches se relèvent à angle droit et sont coiffées de deux appendices moulurés, dont le corps creux et cylindrique s’emboîte sur chacune de leurs extrémités. Ces appendices sont agrémentés d’incrustations de bronze disposées sur trois registres, sous forme de cercles superposés et régulièrement espacés. Six cercles successifs rehaussaient initialement les extrémités de chaque cylindre, tandis que la partie centrale, moulurée ne devait en comporter plus de quatre. Quelques traces de bronze ont été mises en évidence également sur l’une des faces de la lame". (Pajot, 1977)
La radiographie n’apporte pas d’informations supplémentaires concernant le revêtement de la poignée mais ne révèle aucune continuité entre la soie et la lame. Enfin les appendices des antennes sont accompagnés d’incrustations de bronze sous forme de cercle superposés et espacés. La datation proposée est celle d’Hallstatt D1-2 récent ou Hallstatt D3-La Tène A1.
Cet objet n’est pas exposé de façon permanente.