Femme de profil portant une carafe
Technique
Dimensions
Numéro d’inventaire
Ce petit dessin attribué à Ingres a été repéré à l’occasion des ventes publiques qui accompagnent le Salon du dessin, l’évènement du printemps consacré aux arts graphiques du Palais Brongniart.
L’abondance de belles pièces, qui attirent les plus gros acheteurs, laisse la voie libre pour les découvertes de feuilles singulières et inédites. C’est le cas de cette œuvre tout à fait semblable à quelques centaines de dessins du fonds de Montauban qui réunit, à côté des belles esquisses préparatoires aux travaux d’Ingres, des petits croquis relevés par l’artiste au cours de ses visites aux monuments qu’il admirait. Les annotations dont il entoure alors ses figures lui servent soit à mémoriser les couleurs et les formes qui l’intéressent soit à indiquer le travail à poursuivre : « calquer les petits tableaux … » voit-on en haut de ce dessin. Ces relevés irriguent et nourrissent le travail du maître du Bain turc et constituent la matière première du laboratoire secret de son imaginaire.
Ici, il s’agit d’une figure empruntée à une image de la Renaissance, période très regardée et admirée par Ingres tout au long de sa carrière et qu’il a réinvesti dès 1813 jusqu’au début des années 1820 avec la série de ses petits tableaux dits « troubadour ». La figure représentée est difficile à rattacher directement à l’une de ses œuvres. La feuille est découpée de façon irrégulière comme beaucoup des relevés rassemblés ensuite par Ingres ou ses assistants sur des planches thématiques. Celle-ci aurait pu figurer au milieu des nombreuses études de l’artiste sur les costumes anciens. Des recherches plus longues et très attentives pourraient peut-être, par la forme de la découpe et l’observation de la qualité du papier, aboutir à la réintégration de ce croquis dans une planche plus complète. Cependant le soin apporté à son montage, un passe partout avec un encadrement à l’or, laisse à penser que ce petit croquis est rattaché depuis un certain temps déjà à Ingres.
L’aspect peu spectaculaire de l’œuvre est pourtant tout à fait conforme aux relevés d’Ingres et bien connu des connaisseurs du fonds de Montauban dont plusieurs centaines de feuilles revêtent cette allure modeste.