Grande réserve thériaque
Artiste
Anonyme
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Provenance : pharmacie du Collège jusqu’en 1762 ; … acquis par la veuve de Georges Irisson en 1901 pour la somme de 1 500 francs or ; achat par la Ville de Toulouse pour le musée Saint-Raymond ; transféré au musée Paul-Dupuy en 1949.
Objet utilitaire, c’est aussi une pièce exceptionnelle d’orfèvrerie d’étain tant par sa beauté que par sa rareté. C’est l’un des plus beaux spécimen connus réalisés en Languedoc. L’œuvre ne porte pas de poinçon permettant d’identifier avec certitude son auteur. Elle était utilisée pour contenir la thériaque, remède attribué à Mithridate et qui contenait une cinquantaine de composants d’origine végétale, minérale, et de quelques-uns tirés d’animaux. La fabrication de cet électuaire sensé guérir de nombreux maux était assurée par les jésuites eux-mêmes.Constitué de plaques soudées, sa forme est octogonale. Elle est montée sur un piédouche circulaire. Son couvercle est en forme de dôme à décor de tuiles au sommet. Il est gravé sur toutes ses faces de représentations des maîtres de la Médecine, avec l’inscription de leurs noms : « Andromachus Senior, Haby, Cornelius Celus, Scribonius Targus, Hypocrates, Galenus, Paulus Egi, Avicenna ». A la base les angles sont ornés en appliques de bustes de femmes, à l’origine dorés. Monté sur charnières il est fermé par un cadenas. Toutes les faces de cet objet sont richement gravées au trait. Nous y trouvons des rameaux fleuris et des scènes où sont figurées la récolte des plantes entrant dans la composition de la drogue. La face antérieure est ornée des armes de France et de Navarre avec la devise « Pax et Institia ».
Au-dessous une inscription Theriaca Magna Andromacus Sénioris, puis un couple de jardiniers portant des pots de fleurs. La face postérieure porte gravée la date « 1624 » ainsi que les armes de la famille « De Galabert de la Peyre d’Haumont ». Trois mufles de lions dorés eux aussi tiennent dans leur gueule des anneaux dont l’un manque. Destinés à manipuler l’objet ils contribuent aussi à le décorer.
Bibliographie: Tardy, les étains français , 1959 ; Boucaud (Ph.) et Fregnac (C.), les étains des origines au début du XIXe siècle, 1980 ; Richard (R.), Potiers d’étain de l’ancien Languedoc et du Roussillon du Bas Moyen-Age à l’ère industrielle, 1988.