La Capelette
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Numéro d’inventaire
La Capelette, c’est la chapelle Sainte-Marguerite dite aussi des mariniers, à Cajarc, non loin de Saint-Pierre-Toirac, village de naissance de l’artiste. Edmée Larnaudie la représente comme elle apparaissait encore dans les années 1930, avec son clocheton. Elevée entre le XIVe et le XVIe siècle sur un terrain inondable, son architecture est simple, sa seule coquetterie consistant en un chevet en étrave, en avant bec, qui lui permet de couper le courant du Lot lorsqu’il est en crue.
Une légende est attachée à cette chapelle. On raconte d’une jeune fille, prénommée Marguerite, avait été ensorcelée par un magicien. Son fiancé, un marinier, la retrouva et la délivra sur la berge près de laquelle se dresse aujourd’hui la Capelette. Celle-ci devint le but du « circuit des jeunes époux » que les mariés, à la fin du repas de noces, suivaient, parfois accompagnés par leurs invités et les habitants de Cajarc.
Rien de pittoresque dans la représentation qu’en donne Edmée Larnaudie, même si les bords incurvés de la toiture évoquent la forme d’une pagode chinoise. Au sommet du petit clocher, une croix en fer forgé s’affaisse et penche, mais participe quand même au mouvement ascensionnel qui semble étirer l’édifice vers le ciel. La contre-plongée donne l’impression au spectateur d’atteindre la chapelle après avoir gravi le chemin qui y mène, alors qu’en réalité le terrain est plat. La Capelette semble fièrement campée dans son enclos gazonné, comme un personnage qui se tiendrait les poings sur les hanches. Le portail d’entrée s’inscrit dans un arc en anse de panier, plus écrasé qu’un arc de cercle. La porte est à double battant, les panneaux inférieurs brun-rouge sont pleins, les panneaux médians et la partie supérieure sont fermés par des barreaux en fer forgé. Ils laissent deviner l’intérieur de la chapelle, des tons de bleu et de rouge. L’appareillage de pierre calcaire est d’une grande simplicité.
La porte est surmontée d’un œil de bœuf sombre qui se détache sur la façade blanc crème, plus claire dans la partie supérieure, sans doute moins attaquée par la mousse et l’humidité.
Les alentours de la chapelle s’accordent avec la sobriété de la construction. On ne distingue que le muret qui l’isole du chemin et des jardins potagers, quelques arbres à l’arrière plan qui se détachent sur le ciel bleu.
Comme pour la plupart des toiles d’Edmée Larnaudie, la matière est maigre, certains détails tels que les arbres sont dessinés à touches fines, donnant à l’ensemble un caractère spontané.
Sabine Maggiani
Cette oeuvre n’est pas présentée de façon permanente.