La clef de la situation
Chronologie
Technique
Dimensions
Numéro d’inventaire
Dessin satirique montrant Jules Favre, Louis-Antoine Garnier-Pagès, le Général Trochu, Jules Ferry (maire de Paris) et Adolphe Thiers faisant tomber une énorme clé par delà le mur de la ville de Paris, pour la faire passer à Otto von Bismarck.
Après la défaite française et la capture de l’Empereur à Sedan le 1er septembre 1870, les armées allemandes progressent dans le nord de la France et se dirigent droit vers Paris. La capitale n’apprend la défaite française, qu’elle n’avait pas envisagée, que le 3 septembre 1870 au soir, et n’est pas en capacité de se défendre correctement contre l’envahisseur. Celui-ci arrive et encercle progressivement Paris à partir du 18 septembre 1870. Ils vont y tenir un siège qui ne sera levé que le 26 janvier 1871 lors de la signature de l’armistice. Cet armistice est ressenti comme une trahison pour les Parisiens qui se sont soulevés le 22 janvier 1871 afin d’empêcher les négociations et la capitulation française face à l’Allemagne.
Ce dessin satirique représente les hommes politiques du Gouvernement de la Défense Nationale que sont : Jules Favre, ministre des Affaires Etrangères, Louis-Antoine Garnier-Pagès, membre du gouvernement, le Général Trochu, président du gouvernement, Jules Ferry le maire de Paris et Adolphe Thiers qui avait été mandaté auprès des pays européens pour chercher de l’aide afin de continuer la guerre contre la Prusse. Ces hommes se trouvent sur un des bastions de la fortification entourant Paris depuis 1840 (une initiative d’Adolphe Thiers), ils font passer de l’autre côté du bastion la clé d’une des portes de la muraille. Otto von Bismarck se trouve en bas dans le fossé pour récupérer la clé. Toute cette action se passe de nuit pour souligner la trahison de ces hommes politiques envers le peuple parisien ; ils agissent sans le consentement de celui-ci, pendant qu’il dort.
Le panneton de cette clé représente le chiffre « 23 » faisant référence au jour où Jules Favre a débuté les négociations avec Bismarck. On peut voir sur la porte qu’est censée ouvrir cette clé ce qui semble être des fissures, certainement provoquées par les boulets de canon se trouvant dans l’herbe juste devant elle. Cela témoigne de la résistance de la ville de Paris et des Parisiens à l’envahisseur allemand : plusieurs batailles ont été livrées au cours de ces mois de sièges, la dernière datant du 19 janvier 1871.