La Garonnette et les moulins du Château Narbonnais
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Du Moyen Age jusqu’au XXe siècle, Toulouse a possédé deux grands ensembles de moulins, à chaque extrémité de la cité, dont les plus importants étaient ceux du Bazacle.
Ceux du Château Narbonnais, installés dès le XIIe siècle, étaient à la sortie sud de la ville, près de l’actuel pont Saint-Michel et tiraient leur nom de la proximité de la résidence des comtes de Toulouse qui sera détruite au XVIe siècle. Bâtis sur un pont à sept arches enjambant la Garonnette, qui leur servait de canal de fuite, ils abritaient seize meules actionnées par l’eau du bras supérieur de la Garonne canalisée et orientée. Le fort courant permettait en outre aux lavandières de laver leur linge tout au long de la Garonnette où étaient également ammarés plusieurs bateaux-lavoirs.
Comme les moulins du Bazacle, plus vieille société par action connue en Europe, ceux du Château Narbonnais fonctionnaient comme une entreprise dont des institutions ou des particuliers détenaient des parts ou actions appelées « ucheaux ». Ces détenteurs désignaient des régents assurant par groupe de trois et pour quatre mois la gestion de l’entreprise. Les bénéfices, tirés de taxes sur les grains, étaient annuellement reversés aux détenteurs sous forme de sacs de blé.
Les moulins ont été abandonnés au début du XXe siècle après qu’une inondation a emporté la chaussée qui canalisait l’eau de la Garonne vers eux. Les réparations étant trop lourdes, les moulins furent vendus à la ville et définitivement détruits lors d’un incendie quelques années plus tard.
Après la destruction des moulins puis l’assèchement de la Garonnette et la construction d’un grand ensemble immobilier, le paysage urbain visible sur ce tableau a presqu’entièrement disparu. Il n’en reste aujourd’hui qu’une des deux fenêtres géminées d’époque romane visibles sur le bâtiment rouge au second plan à gauche (bâtiment autrefois appelé "grenier du comte", toujours en raison de la proximité de la résidence des comtes de Toulouse), fénêtre récupérée lors de la démolition des lieux et réinstallée sur un petit muret au milieu du Jardin des Plantes.