L’Apothéose d’Homère : Tête de Boileau
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Cette œuvre d’Ingres est une étude pour la tête de Boileau qui apparaît dans son grand tableau conservé au musée du Louvre « L’Apothéose d’Homère ».
Pour portraiturer le poète, le peintre s’est inspiré de l’effigie peinte par Hyacinthe Rigaud (Versailles, musée national du Château). Mais afin de donner moins de sévérité à son personnage, Ingres a certainement voulu retravailler sa physionomie en réalisant une petite esquisse peinte. Ceci ne fut pas le cas pour ses représentations de Poussin ou de Molière, également présents dans « L‘Apothéose d’Homère », et directement dérivées des célèbres tableaux de Poussin et de Mignard. Ainsi, la tête de Boileau, orientée différemment par rapport au tableau de Rigaud, a acquis plus de spontanéité et presque de l’humour.
Il semble, au vu de cette esquisse, qu’un modèle ait posé devant le peintre. En effet, il n’a pas encore le costume du XVIIe siècle qu’il porte dans la grande toile du Louvre mais simplement une chemise ouverte. D’autre part, Ingres a clairement noté quelques particularités physiques du modèle choisi : rides plissées du front, mèches de cheveux, fossette du menton, qui seront transformées ou atténuées lors de l’exécution du tableau définitif. L’expression du personnage entre l’étude et le tableau n’est pas la même, ses traits passent de l’étonnement à l’admiration dans la grande composition du maître.
Ces petits détails plein de vie (qui évoquent beaucoup plus un Voltaire que l’auteur de L’Art poétique) prouvent sans conteste le caractère d’esquisse de ce petit tableau dont l’historique semble difficile à reconstituer et qui, pourtant, vient parfaitement compléter l’ensemble connu des autres études d’Ingres pour « L’Apothéose d’Homère » conservées à Montauban, mais aussi à Lyon, Poitiers, Angers, Bayonne, Montpellier et au musée du Louvre.
Boileau est une des personnes majeures de la composition d’Ingres, il a traduit les textes de Longin et il assure, dans le tableau, la communication entre les Anciens et les Modernes.
Cette œuvre, acquise par le musée Ingres en 1990, était, jusque-là, restée inconnue même des spécialistes.