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Fiche Œuvre

Le Globe de la mariée

Le Globe de la mariée © Tous droits réservés
Artiste

Edmée Larnaudie

(08/02/1911 Saint-Pierre-Toirac - 07/11/2002 Saint-Pierre-Toirac)
L’artiste
Chronologie
1940
Technique
Huile sur toile
Dimensions
45 x 38 cm
Numéro d’inventaire
2010.1.5
Collection
Collection Edmée Larnaudie
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Cette œuvre, qui, en apparence, semble si simple, est à la convergence de plusieurs interrogations et recherches.

Imaginons la jeune Edmée Larnaudie admirant le globe qui devait sans doute, comme dans de nombreux foyers, trôner dans le salon ou la chambre de ses parents. Contemplant un décor si quotidien qu’il en devient banal, son regard a peut-être glissé vers la surface du miroir, profonde et attirante comme une onde trop calme. Qu’y a-t-il derrière cette paroi de verre, doublée par la transparence du globe, que se cache-t-il derrière le miroir ? Existe-t-il pour notre Alice quercynoise un monde caché, identique mais inversé ?

A moins qu’elle n’ait déjà par elle-même ressenti la valeur métaphysique du miroir dont la réflexion des formes engendre la réflexion sur la vanité et la fuite du temps. Celui-ci emporte beauté et jeunesse, frappe de vacuité nos désirs et nos plaisirs. La peinture elle-même est instrument de vanité car comment peut-on rivaliser avec la réalité? Le tableau ne peut être qu’un reflet, nécessairement imparfait, de la création divine. Comme dans un tableau de vanités du XVIIe siècle, la forme arrondie du globe de verre pourrait être un rappel du crâne, instrument par excellence de la méditation religieuse.

Au constat de l’illusion du monde sensuel répond la solidité des liens du cœur. L’amour fondé sur l’entente mutuelle et le partage des vertus et des valeurs est représenté par la couronne de mariage. On appelle parfois les globes de mariée « L’amour sous verre ». Garder ces reliques – étymologiquement ce qui reste- c’est fixer, embaumer un instant et préserver un futur. Par ce geste protecteur et magique, la couronne de fleurs symboliques échappe à la dégradation et le bonheur conjugal est assuré.

Les motifs picturaux du globe de mariée et du miroir, la duplication des parois de verre, sont ainsi de réelles gageures pour l’artiste. Elle peut y étudier les jeux de lumière et de reflet, les changements de perspective, les effets de profondeur sur une surface plane. L’interrogation sur la transparence et la lumière a enfin un versant théologique qui n’a pu échapper à une artiste à l’inspiration en partie religieuse : le rayon qui traverse le vitrail est comme la parole divine qui transperce le croyant et, dans certaines Annonciations, le vase de cristal, touché par la lumière divine, est le symbole de la virginité de Marie et de la conception du Christ.
Sabine Maggiani

Cette oeuvre n’est pas présentée de façon permanente.

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