Numis 1998
Numéro d’inventaire
Découverte près de Mâcon dans des circonstances inconnues, cette monnaie d’or mérovingienne appartenait à l’ancienne collection Jules Protat, imprimeur renommé à Mâcon (Saône-et-Loire) à la fin du XIXe siècle avant d’entrer en 2000 dans les collections du musée archéologique. Les tremisses, ou tiers de sou, sont de petites monnaies d’or émises à partir de 570-580 alors que la Gaule était sous domination franque et produites jusque vers 675.
Le style du portrait frappé à l’avers est très clairement d’inspiration visigothique, particulièrement le traitement de la chevelure ainsi que celui des deux fibules qui agrémentent le buste d’un aspect très caractéristique des premières émissions du roi visigoth Léovigild (569-582). Autour, se développe la légende Conbenas fit qui indique son lieu d’émission : l’ancienne capitale des Convènes.
Si les lettres X et A qui encadrent le portrait sont difficilement explicables, le V et le S qui au revers encadrent une Victoire marchant vers la droite brandissent une croix achèvent simplement la légende pour former Nonnitvs Monitari-v-s.
Ce monétaire Nonnitus n’est pas le graveur des coins ayant servi à la fabrication de ces tremisses mais plus sûrement la personne en charge de leur frappe et de leur production. Si les noms de tels contrôleurs figurant aux revers de ces monnaies sont souvent uniques, on les retrouve quelquefois associés à plusieurs ateliers. Ainsi, Nonnitus apparaît aussi sur un tremissis frappé à Agen (Lot-et-Garonne).
Des tremisses attribuables à Saint-Bertrand-de-Comminges ont été trouvés dans le Centre –Est de la France, en Vendée et à Paris. Hors de nos frontières, un tremissis provient d’une trouvaille effectuée au milieu du XIXe siècle dans le cimetière de l’église Saint-Martin de Canterbury (Kent).