Les Horreurs de la guerre
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Rubens, homme cultivé sachant parler cinq langues, fit de nombreux voyages au cours desquels il mena, parallèlement à son activité de peintre, des missions diplomatiques. Il travailla notamment au traité qui intervint en 1630 entre l’Espagne et l’Angleterre (il fut fait chevalier par les souverains de ces deux pays) ainsi qu’à la paix entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies, hollandaises et protestantes.
Les Horreurs de la guerre est une allégorie de la guerre de Trente ans, envoyée par Rubens à Justus Suttermans en 1638, pour orner la salle de Mars de la galerie Palatine du palais Pitti à Florence. La guerre est traitée de façon métaphorique, en se référant à la mythologie romaine que tout « honnête homme » se devait de connaître.
Mars, dieu de la guerre, s’avance d’un pas lourd. Sa traversée et l’ouverture de la porte du temple de Janus ont laissé Europe dévastée, implorante de douleur dans son manteau de deuil, les pieds nus, les mains vides. Le globe transparent surmonté de la croix latine, attribut de la princesse, est renversé mais intact, serré dans les bras d’un enfant accroupi. Mars poursuit sa course, insensible à l’étreinte de Vénus qui l’enlace et s’agrippe à ses vêtements de pourpre. Les amours qui entourent la déesse ne peuvent rien face à la furie Alecto et à sa cohorte d’épidémies et de famines grouillantes et verdâtres qui, ralliée à une torche fumante, tire inexorablement le dieu vers les ténèbres. L’impossibilité de toute harmonie est personnifiée par une femme au luth brisé.
Dépôt du musée du Louvre en 1872.
Cette oeuvre n’est pas présentée de façon permanente.