Lot de 3 chapiteaux de l’ancien cloître de Saint-Alain
Artiste
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Chronologie
HISTORIQUE
Le jeune chapitre de la cathédrale de Lavaur fait construire, probablement dans la seconde moitié du XIVe siècle, un cloître contre le mur nord ouest de l’église Saint Alain. Ce cloître est dit « cloître neuf » au début du XVe siècle, sans doute pour le distinguer d’un cloître primitif côté sud qui dû disparaître avec la construction des nouvelles chapelles sur ce flanc.
Le grand cloître gothique, bien connu par les archives au Moyen Âge et sous l’ancien Régime, disparaît après la Révolution, vendu comme bien national au sieur Séverac. A la suite de cette vente et du démantèlement du cloître qui a suivi, les éléments lapidaires – colonnes, chapiteaux, arcatures – ont été vendus et dispersés. Seuls deux exemplaires de chapiteaux et autant de retombées de colonnes existaient au musée au milieu des années 1990 et devant cette lacune, je me suis attelé à la tâche en commençant une véritable enquête pour tenter de récupérer d’autres pièces. En décembre 1998 un vauréen a consenti au don d’un chapiteau servant de socle à un pot de fleurs de son jardin! Et fin janvier 2003 le Lycée de Flamarens dépose au musée deux beaux chapiteaux qui servaient de support à une table dans le parc! (voir photos).
DESCRIPTIF
La forme des ces chapiteaux de marbre est caractéristique : il s’agit de chapiteaux géminés qui faisaient le lien entre la retombée des voûtes des arcatures du cloître et les colonnes géminées qui rejoignaient l’allège de ces baies. Sur les exemplaires retrouvés les motifs des corbeilles sont essentiellement végétaux, avec feuilles et choux en crochet, ce qui est l’une des caractéristiques de la période gothique.
Les comparaisons sont utiles avec les deux grands cloîtres toulousains encore conservés et qui datent de la même époque que celui de Lavaur.
Aux Jacobins tout d’abord, dont le cloître est construit au tout début du XIVe, la problématique est un peu différente : le cloître qui a été au trois quart détruit après la Révolution, a été remonté au XXe siècle. Maurice Prin conservateur des AOA de la Haute Garonne a été l’un des artisans actif de cette vaste entreprise, en retrouvant un peu partout chez des particuliers et dans deux châteaux, un grand nombre de colonnes et chapiteaux, qui ont été remis en place lors des travaux de remontage (photos Jacobins).
Aux Augustins ensuite, où le cloître est construit tout au long du XIVe siècle, on note une parenté stylistique plus forte avec nos chapiteaux.
Il reste sans doute à faire pour continuer les récupérations des lambeaux du cloître… On peut encore se poser la question du sort des colonnes et arcatures dont nous n’avons quasiment aucune trace.