Mauvais rêve
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Numéro d’inventaire
Cette caricature a paru dans le journal La Silhouette n°233.
Gambetta est allongé dans un lit. Tourné face au lecteur, il a l’air souffrant. Son bonnet de nuit tombe jusque sur ses yeux, seul son œil valide est visible et fatigué. Il tient son oreiller de sa main gauche. Une bouteille est posée à côté de lui sur sa table de chevet, on peut lire sur l’étiquette "Elixir Campenon contre insomnie – agiter avant de s’en servir". Partout autour de lui gravitent des minis Jules Grévy. L’un est suspendu à sa barbe, un autre lui tend une sacoche sur laquelle est inscrit "2e Gambetta". Un troisième, sur sa couette, est habillé en chasseur avec un fusil dans une main du gibier dans l’autre. Trois autres sont plus proches de sa tête: l’un tient une paire de ciseaux et tente de couper le pompon de son bonnet, un autre tient une grande baguette semblable à une aiguille qu’il enfonce dans la joue de l’Opportuniste enfin un troisième est assis sur un fauteuil élégant en dorure et tissu rouge. Pour finir, trois autres Grévy volent dans les airs: le premier semble se précipiter sur le pompon qui s’apprête à être couper, un autre tient un grand flacon qu’il va verser sur la tête de l’ancien Chef du conseil des ministres et un dernier tient une queue de billard et se prépare à frapper dans l’œil de verre de Gambetta.
Jules Grévy était un républicain modéré, fortement opposé au courant de nationalisme engendré par la signature du traité entre la France et la Prusse. Il confère à Léon Gambetta et Jules Ferry, deux figures imposantes du courant républicain, des postes effacés pour les maintenir sous son influence.
Jean-Baptiste Campenon, ami de Gambetta, fut nommé Ministre de la Guerre du temps du Grand Ministère. Après avoir démissionné en même temps que ce dernier le 26 janvier 1882, il fut élu sénateur inamovible en 1883.
Alors que les proches de Gambetta élaboraient son retour à la politique et espéraient même viser la présidence, l’Opportuniste fut pris par de violents maux. Souffrant déjà de diabète et d’asthme, il est victime d’un accident avec une arme à feu qui déclenche alors une pérityphlite. Le tout conjugué le mène à sa mort le 31 décembre 1882.
Cette oeuvre n’est pas présentée de façon permanente.