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Fiche Œuvre

Portrait de Francisco del Mazo

Portrait de Francisco del Mazo © Tous droits réservés
Artiste

Francisco de Goya y Lucientes

(1746 - 1828)
L’artiste
Chronologie
vers 1815-1820
Technique
Huile sur toile
Dimensions
0,905 ; 0,71 m
Numéro d’inventaire
894-5-3
Collection
Peinture hispanique
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L’une des trois peintures acquises par Marcel Briguiboul (1837-1842) en 1881 à Madrid représente Don Francisco del Mazo, originaire de la Peñilla de Cayón près de Santander où il naquit en 1772.
Cousin germain de Manuel Garcià de la Prada, banquier des plus influents, il était "agente de Casa" au sein de la maison du Duc d’Albe en 1793. […] en 1815, il occupe le poste de premier comptable du Mont de Pitié des Caballejos Hijosdalgos de Madrid, tout en étant lié à l’Inquisition car il occupe les fonctions d’huissier principal du Tribunal ecclésiastique de Logroño (il s’agissait sans doute d’une fonction honorifique).

Goya dut connaître son modèle par Garcià de la Prada, collectionneur des oeuvres du maître aragonais. Del Mazo, selon toute vraisemblance, s’est fait représenter à l’occasion d’une promotion sociale, peut-être son anoblissement. […] Nous constatons une fois encore, les liens étroits que cultivait Goya avec ces milieux de la haute finance ainsi que des Illustrados.

En 1805, Goya écrivait à un ami qu’il fallait payer plus cher lorsque les mains du modèle, morceau de bravoure, devaient être apparentes. Francisco del Mazo n’a pas dû payer le prix le plus élevé qui se situait entre 5000 et 15000 réaux pour des portraits en buste ou en pied : en effet, ses mains n’apparaissent pas vraiment, l’une étant cachée par le billet et l’autre glissée dans le gilet.
Pourtant l’excellence de l’oeuvre ne s’en ressent pas ; la facture enlevée, la palette restreinte, I’usage des noirs aux modulations subtiles font de cette image une évocation des plus vivantes. Malgré la pose quelque peu conventionnelle, le type physique de Del Mazo est parfaitement rendu ; la mâchoire massive, les yeux intelligents, le léger sourire bienveillant dans un visage coloré nous font connaître sa personnalité énergique et avisée.
Goya ne s’embarrasse d’aucun artifice en particulier pour l’éclairage : Ia lumière est juste figurée d’un trait rapide d’ocre jaune sur le dossier du fauteuil. Le fond uni, quasi systématique après 1815, renforce la présence humaine tout comme chez les modèles de Velázquez.

Identifiée grâce à l’inscription du billet tenu dans la main droite, l’oeuvre est datée entre 1815-1820 en raison de Ia redingote à col haut dite "à I’anglaise", qui était à la mode après la chute de I’Empire Napoléonien.

Extrait du cat. exp. Madrid/Bilbao, 2002/2003
© Jean-Louis Augé, conservateur en chef des musées de Castres.

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