Portrait de ma sœur dans l’atelier de Fernand Sabatté
Chronologie
Technique
Dimensions
Au premier plan est assise une jeune fille, Léa, la sœur d’Edmée, qui sert de modèle aux élèves du cours de Fernand Sabatté, professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, dont le nom est inscrit bien visiblement sur les chevalets de l’atelier. Concentrée ou absente, elle est le point de mire de tous. Elle est vêtue simplement d’un chemisier blanc et d’une jupe oscillant entre le gris et le marron. Assise sur un meuble où l’on a jeté quelques draps blancs, elle a croisé les jambes pour renforcer son appui et tenir la pose sans trop de fatigue. Le bras droit est plié devant la poitrine tandis que le bras gauche, la main abandonnée, descend sous le genou gauche.
Les jeunes artistes ne s’attardent sans doute pas à considérer ses cheveux bruns coupés courts, son visage rond, ses lèvres rouges. Ils l’analysent, la scrutent pour retrouver sous ses vêtements les muscles et les articulations dont ils sont devenus les familiers grâce aux cours de modèle vivant, plus souvent nu qu’habillé. Ils la décomposent en pleins et en vides, évaluent proportions et perspectives pour mieux capter le mouvement secret qui l’anime et la faire renaître sur leur toile.
Au second plan, Edmée fait figurer une jeune élève asiatique. Ses cheveux noirs sont ramenés en chignon, elle porte un chemisier en soie à petites fleurs, au col montant, aux manches courtes. Un grand tablier blanc lui ceint la taille et descend jusqu’à terre. Elle tient dans la main gauche une palette rectangulaire, deux pinceaux fins, une brosse plus large et un couteau. Le bras droit est tendu vers la toile posée devant elle. A l’arrière-plan, on aperçoit le revers d’une grande toile où un enfant a laissé l’empreinte de sa main. On devine, à l’amoncellement de chevalets et de toiles révélé en haut à droite dans les profondeurs de la pièce, que l’espace de l’atelier est occupé à son maximum. La boîte posée par terre participe elle aussi de cette atmosphère d’encombrement.
Si la palette d’Edmée Larnaudie reste assez restreinte, l’ensemble est cependant lumineux grâce aux tâches claires des draps, du chemisier de Léa, du tablier de l’élève mais aussi des toiles de lin tendues sur les châssis.
Sabine Maggiani
Cette oeuvre n’est pas présentée de façon permanente.