Portrait de madame Gonse
Chronologie
Technique
Dimensions
Numéro d’inventaire
« Avec le plus modeste mais très surprenant, portrait de (1856) du musée de Grenoble, il est l’unique portrait achevé de cette dernière période d’Ingres, actuellement conservé en France dans une collection publique… Contrairement aux modèles volontairement inexpressifs représentés par l’artiste, la charmante Caroline semble s’intéresser à ce peintre qui la dévisage et paraît lui offrir toute sa vivacité, teintée de curiosité. … Malgré sa robe et un fond de mur d’un vert très sombre, l’œuvre ne dégage aucune tristesse. Ingres s’est longuement attaché aux nombreux rubans et bijoux de son modèle pour réchauffer sa palette de toute une gamme de couleurs brillantes, allant du rose clair au parme très opaque, en passant par différents tons de rouge à la juxtaposition dangereusement audacieuse…
Les circonstances qui ont conduit Ingres à rencontrer son futur modèle, née Joséphine Caroline Maille (Rouen, 7.02 1815 – Paris, 22.02 1901) sont assez obscures mais peuvent être dégagées des informations qui nous sont parvenues, principalement grâce à Lapauze, qui avait directement acquis la toile de la famille. Caroline était la fille d’Eugène-Dominique Maille, que le vieil historien qualifia de « vieil ami d’Ingres ». L’affirmation semble à première vue un peu exagérée, et relever d’une tradition familiale un peu enjolivée. … Nous avons (en revanche) indiscutablement un indice de cette rencontre par la dédicace à « Mlle Maille » du portrait de Madeleine Ingres en directrice que Lapauze posséda en même temps que celui-ci…
La question des conseils artistiques donnés par Ingres à la jeune femme est une autre interrogation importante, et plus difficile à résoudre. Caroline Gonse est généralement incluse parmi les élèves d’Ingres. Mais ce qualificatif peut parfois cacher une filiation exagérée, limitée à de simples conversations informelles, sinon de rares et brèves rencontres… »
Georges Vigne