Réclamant l’exécution du contrat de Belleville
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La caricature ci-dessus a paru dans le journal La Jeune Garde n°97.
Une foule immense se dresse devant la façade du Palais Bourbon, lieu habitant l’Assemblée Nationale Française. Venue depuis Belleville, considérée par Léon Gambetta comme « le mont Aventin de la Démocratie Française », elle brandit des pancartes revendiquant les réformes annoncées lors du Programme de Belleville par Gambetta en 1869. La tête de ce dernier est d’ailleurs représentée de façon disproportionnée derrière le Palais Bourbon : l’homme politique est effrayé et se cache.
Le fameux Programme de Belleville voit le jour lorsque Gambetta en vue des élections législatives du 23 et 24 mai 1869. Ainsi, plusieurs réformes sont annoncées avec entre autres la modification du système des impôts, la suppression du budget des cultes avec la séparation de l’Église et de l’État, la suppression des armées permanentes, celle de la magistrature avec l’élection des maires, conseillers municipaux et députés au suffrage universel. Également l’abolition de la prostitution avec l’obligation de suivre un enseignement primaire laïque puisque « Les filles élevées dans les établissements religieux sont ou des sottes dévouées aux mômeries de l’Église ou des prostituées… ». Et enfin l’amnistie pour les anciens communards.
Cependant, Gambetta perd peu à peu la confiance de la population ouvrière de Belleville et des quartiers environnants qui lui reprochent son indifférence aux conditions sociales et son refus de voter l’amnistier des anciens communards. Le 21 octobre 1880, Georges Clemenceau dénoncera d’ailleurs dans un discours à Marseille l’opportunisme visant à ajourner les réformes dans le cadre de la « République victorieuse des monarchistes ». Finalement, hormis les mesures anticléricales, aucuns autres points du programme ne seront appliqués.
Cette œuvre n’est pas présentée de façon permanente.