Saint François Xavier baptisant les Indiens
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Théodore Chasseriau est né aux Antilles près de St Domingue, d’un père français et d’une mère créole. Sa famille revient en France en 1822 et s’installe à Paris.
Artiste très précoce, il rentre dans l’atelier d’Ingres en 1831. Il expose pour la première fois au Salon de 1836, obtenant une médaille de 3ème classe. En 1837 il visite Lille, la Belgique et la Hollande, en 1840 l’Italie où il retrouve Ingres à qui il commence à reprocher de ne pas être ouvert aux idées modernes et au changement, puis en 1846 il visite l’Algérie.
Portraitiste, peintre de déesses, nymphes, de scènes bibliques et orientales. Il obtient très tôt de nombreuses commandes pour des églises ou des édifices publics : le décor de l’escalier de la Cour des Comptes est achevé en 1848 (détruit en 1871, fragments au Louvre). Il obtient du Ministère de l’intérieur en 1852 la commande du décor de l’abside de l’église Saint Philippe du Roule. Il achève ce vaste chantier en 1855. Il vient d’obtenir en 1854 la commande par la ville de Paris, de la décoration murale de la chapelle des fonts baptismaux à l’église Saint-Roch.
A l’exposition universelle de 1855, où il reçoit une 2ème médaille, il envoie une importante participation comprenant La défense des Gaules par Vercingétorix et Suzanne surprise par les vieillards ; le frère de l’artiste propose de les céder à l’Etat, quelques semaines après la mort prématurée du peintre.
Esquisse d’une des fresques décorant la Chapelle du Baptistère de l’église Saint-Roch à Paris en 1854.
Chasseriau a choisi un sujet à la gloire des missionnaires dans un exotisme XIXe ; Saint-François-Xavier apôtre des Indes et du Japon (1506 Pampelune – 1552 Canton), appartenait à l’ordre des Jésuites et c’est en 1541 qu’il partit pour les Indes Orientales convertir les «infidèles».
Au premier plan, les indiens à genoux reçoivent le baptême ; au milieu Saint-François entouré de deux diacres baptise les indiens. C’est une étude pour la fresque comme le montre les touches rapides et franches qui caractérisent cette technique. Les deux notes colorées sont des complémentaires. L’artiste créole va se révéler ici, un coloriste puissant épris de soleil et de mouvement.
C’est une composition en triangle ascendant, la croix formant le haut, sa base est représentée par les païens courbés dans l’obscurité et le monde matériel comme l’atteste la richesse du costume.
Saint-François sert d’intermédiaire entre le monde matériel dit « sensible » et le monde de la lumière spirituelle ou tout simplement du monde « intelligible », rappelant le fameux mythe de la caverne de Platon.