Sarcophage dit des miracles
Chronologie
Technique
Numéro d’inventaire
Devant d’une cuve de sarcophage en marbre découvert à Toulouse (nécropole Saint-Sernin)
Ce devant de cuve de sarcophage, découvert au XIXe siècle en remploi dans le mur d’une maison du quartier, provient probablement de la nécropole de Saint-Sernin.
Les personnages sculptés forment les plus anciennes images chrétiennes connues à Toulouse.
L’enchaînement des scènes est issu d’une tradition créée à Rome dans la première moitié du IVe siècle.
Dans le groupe de la partie gauche, un homme assis, figuré sous les traits d’un philosophe, reçoit deux hommes cultivés (comme l’atteste le rouleau de papyrus tenu dans une main) qui lui présentent un enfant et une femme, mains levées vers le ciel dans l’attitude de la prière : des orants. L’orant symbolise la piété dans le monde romain, c’est-à-dire la bonne morale de celui qui s’acquitte de ses devoirs envers les dieux comme envers les hommes.
Les chrétiens adaptent cette représentation qui devient notamment la personnification de l’âme du défunt.
Le personnage assis est alors probablement Dieu lui-même ou saint Pierre, à qui le Christ transmit la Loi.
Au centre, le Christ multiplie les pains tenus par deux apôtres.
Ce miracle est une annonce de l’Eucharistie et du partage du pain entre le Christ et ses apôtres, la nuit qui précédera la Crucifixion. Puis Jésus guérit un enfant né aveugle en apposant de la boue sur ses yeux. Le Christ ouvre ainsi les yeux du peuple chrétien, il lui apprend à voir la vérité.
À l’extrémité droite, une scène pouvant se référer à deux miracles : soit Moïse touchant de sa baguette le rocher d’Horeb d’où surgit la source qui permettra d’étancher la soif du peuple juif lors de son exil dans le désert ; soit l’apôtre Pierre qui dans sa prison de Rome fait jaillir la source dont il abreuvera ses geôliers et ainsi les convertira au christianisme.
L’eau s’écoulant du rocher est une allusion au baptême, le sacrement par lequel, pour les chrétiens, tout individu peut naître à la vie spirituelle.
Les moments forts de la vie du croyant sont donc ici affirmés, de droite à gauche : le baptême, l’Eucharistie et la délivrance de l’âme qui, après la mort, quitte le corps terrestre pour gagner le monde divin.