Simple projet de réforme
Chronologie
Technique
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Numéro d’inventaire
Dessin satirique représentant une personnification nue de la République vue de dos, chassant d’un geste de la main six membres du clergé, représentant chacun différents postes, du moine à l’évêque. Si la République incarne la lumière, notamment par le flambeau qu’elle tient de la main droite, le clergé évolue quant à lui dans un milieu obscur et lugubre, avec corbeaux, chauve-souris, hiboux et petits animaux et insectes en tout genre.
Ces éléments semblent donc indiquer qu’il s’agit d’une caricature en relation avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 16 mai 1871. En effet, depuis 1869 déjà la question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat se posait. Léon Gambetta lui-même dans son programme pour les élections législatives de 1869 l’incluait dans ses réformes. Cette loi concerne néanmoins surtout le système scolaire et non l’ensemble de l’Etat, comme ce sera le cas avec la loi de 1905.
En effet, jusqu’en 1870, dans un souci de décharger les municipalités, l’enseignement de l’école primaire était laissé aux congrégations religieuses. Après les élections de 1871, les députés républicains demandent la séparation de l’Eglise et de l’Etat et surtout « l’instruction laïque et intégrale ». A partir de ce moment, les congrégations se regroupent dans le secteur privé, créant une concurrence pour la première fois entre écoles publiques et privées.
Si l’Eglise est représentée de manière plutôt lugubre dans cette lithographie, cela pourrait peut-être s’expliquer par les conditions d’enseignements d’avant 1870-1871. En effet, les écoles alors sous administrations des congrégations religieuses, étaient souvent dans des locaux étroits, mal situés géographiquement, surpeuplés, mal éclairés. Le fait de faire passer l’école primaire sous contrôle municipal permet la mise en place de nombreux programmes de construction de locaux, comme à Paris ou à Lyon. Cela permet de réduire les effectifs des écoles et de garantir un enseignement dans de meilleures conditions.
Tout ce programme de laïcisation de l’enseignement qui se fait avant 1905, permet de ce fait de laïciser aussi la population et donc le futur électeur. Sont ainsi posées durablement les fondements de cette République naissante.