Tremissis de Justinien 1er
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Chronologie
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Statut administratif
Numéro d’inventaire
L’un des plus grands empereurs byzantins, Justinien Ier, régna de 527 à 565 après Jésus-Christ. Grand bâtisseur (on lui doit Sainte Sophie) et politique ambitieux, il mit en œuvre une politique de conquêtes visant à reconstituer la totalité de l’empire romain. En Espagne il soutint un noble Wisigoth, Athanagild, qui devint roi à Tolède en 554. L’Empire Byzantin s’assura alors de l’hommage du souverain wisigoth tout en contrôlant de façon éphémère le littoral de la péninsule ibérique ; de fait Constantinople n’obtint jamais la souveraineté sur l’Espagne.
Le Tremissis est une monnaie d’or qui représente le tiers du solidus aureus (sou d’or), monnaie romaine frappée sous l’empereur romain Valerien (253-260) et reprise par les Byzantins à partir d’Anasthase Ier (491-518). Cette monnaie fut imitée par les Wisigoths, les Mérovingiens et nombre de peuples germaniques. Cette référence au monnayage byzantin va devenir systématique sous le règne de Léovigilde (573-586) mais s’interrompit pour laisser la place aux Triens wisigoths.
Ce Tremissis peut être classé dans le domaine des types généraux monétaires en usage dans toutes les provinces d’Espagne à l’époque. Le premier type représente (avers) le buste du souverain tourné vers la droite et portant une croix sur le manteau ; une victoire ailée occupe le revers, tenant une couronne. Les légendes inscrites sont intéressantes car elles dénotent la référence byzantine ainsi que l’hommage au Basileus de Constantinople. A l’avers on distingue D(ominus) N(oster) Istinianus et au revers l’abréviation ONO tirée de Constantinopolanum Obryzum (or pur de Constantinople).
Nous pouvons donc dater cette pièce de la période 554-586 Ap. J.C. tout en notant la référence prestigieuse à l’Empire Romain d’Orient quand bien même la réalité du pouvoir ne s’exerce pas.
(Jean-Louis AUGÉ, Conservateur en Chef des Musées Goya et Jaurès, 2007)