Vierge à l’Enfant
Artiste
Anonyme
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Jusqu’à son dépôt au musée du Pays vaurais dans les années 1960, La Vierge à l’Enfant se trouvait à l’Église Saint-Sauveur d’Ambres, sur un autel latéral. Son prêt et sa restauration pour la grande exposition mariale d’Albi en 1954 furent l’occasion d’une véritable redécouverte. L’œuvre était en effet totalement défigurée, rendue illisible par un badigeon de stuc doré qui masquait son caractère médiéval. Elle tenait un bâton (récent) retiré depuis, tout comme sa main droite et le pied gauche de l’Enfant (eux aussi de facture récente). La redécouverte fut l’occasion d’un classement au titre des monuments historiques.
Bien que très vermoulue, l’œuvre apparaît désormais dans son état initial, privée néanmoins de polychromie.
La Vierge d’Ambres est l’un des rares témoignages de l’art des sculpteurs du XIVe siècle dans notre département.
La Vierge debout, le visage un peu de profil, légèrement hanchée, tient l’Enfant de son bras gauche. Celui-ci, qui dans son attitude contrebalance le hanchement de la Vierge, plaque tendrement son avant bras droit contre la poitrine de sa mère. Le doux visage ovale de la Vierge, légèrement tourné vers l’Enfant, est encadré d’une belle chevelure ondée recouverte d’un voile tombant. Les longs yeux étirés sont fins, tout comme la ligne de nez. La petite bouche ourlée et le menton sont bien dessinés. A ce modelé parfait répond le visage poupin de l’Enfant.
Sur le ventre, le manteau dessine de grands plis incurvés qui s’amassent sur la hanche gauche avant de retomber en plis tuyautés le long de la cuisse. Le drapé est ample, à l’image de la retombée du vêtement sous le bras droit, qui contrebalance parfaitement cette fois l’effet de hanchement. Les vêtements se superposent au niveau des genoux de la Vierge, créant un effet réussi de matières.
Ce type de Vierge à l’Enfant témoigne de la large et rapide diffusion en Languedoc du style du Maître de Rieux. La beauté de la Vierge d’Ambres réside autant dans la douceur des visages que dans l’équilibre parfait de la composition.