- Claire est Responsable du service des publics et médiatrice du patrimoine.
- Elle travaille au Musée Médard à Lunel (Hérault) depuis décembre 2013.
- Elle répond aux questions d’Occitanie Musées sur son métier, son parcours, ses missions.
- Interview réalisée en février 2021
Portrait
Claire Costenoble
Responsable du service des publics
Comment devient-on responsable du service des publics ?
Pour devenir médiateur culturel puis responsable d’un service des publics, j’ai suivi une licence en histoire de l’art et un master en valorisation et médiation de la culture et du patrimoine. Il faut, je pense, avoir une certaine sensibilité à l’art, une curiosité au monde qui nous entoure et être ouvert d’esprit ! Je pense que c’est aussi une histoire de passion, il faut expérimenter des nouvelles techniques artistiques et le bricolage pour pouvoir mener des ateliers ! il faut aussi aimer partager avec les autres (impossible de faire une visite guidée si vous n’aimez pas parler en public…!).
Quelles sont vos missions au sein du musée ?
Mes missions sont diverses, il faut être un véritable couteau suisse ! Mais principalement, j’élabore et met en œuvre des projets d’animation et de médiation culturelle adaptés aux différents publics du musée. Je conçois et anime des actions de médiation à destination de publics identifiés (scolaires, adultes, etc.), en lien avec le livre, la collection et le patrimoine local. Je crée et enrichie des dispositifs de visite (papier, multimédia, numérique).
Un autre volet de mes missions, me permets de mettre en place la programmation culturelle du musée, de la recherche, à la négociation jusqu’à l’accueil des intervenants extérieurs. Plus largement je contribue au suivi de la politique de communication des événements et des manifestations et mets en ligne les informations sur le site internet du musée et sur d’autres sites partenaires ainsi que les réseaux sociaux.
Quel est le projet que vous avez mené au musée dont vous êtes le plus fière ?
Ce dont je suis la plus fière, c’est d’être présente au musée depuis sa création en 2013 et d’avoir créé le service des publics du musée. À mon arrivée, il n’existait pas, le musée étant un nouveau projet, même si la collection était présente à Lunel depuis 1858. Je suis fière des accueils de groupe, surtout pour les scolaires, des parcours thématiques de visite autour du livre et d’avoir mis en valeur le musée lors des évènements nationaux. Au quotidien, je suis aussi satisfaite quand je vois des enfants, qui sont venus au musée avec leur classe, revenir avec leurs parents pour leurs montrer ce qu’ils ont appris, c’est très gratifiant. Avec mon binôme médiateur Thibault Moreau, nous avons su proposer au musée des ateliers de qualité.
Quel est votre œuvre préférée dans les collections du musée ?
Mon objet préféré n’est pas un livre mais un tableau de la bibliothèque. J’ai sélectionné les Singeries ou les singes barbiers de chats du peintre flamand Ferdinand van Kessel (1648-1696). La collection de Louis Médard comprend effectivement plusieurs œuvres picturales dont quatre tableaux flamands du XVIIe siècle. Ces quatre peintures ont été léguées par M. Filliettaz, le beau-père de Médard, originaire d’Anvers.
Lors des visites scolaires, j’aime évoquer cette peinture exposée de façon permanente dans le musée. Cette curieuse scène, représentant des singes qui imitent des actions humaines, amuse et interroge le jeune public. Appelées « singeries », ces illustrations avec des animaux qui parodient les hommes sont très en vogue au XVIIe siècle aux Pays-Bas et durant la 1ère moitié du XVIIIe siècle en France. (inv. : MED 1858-0-26)
© Musée Médard
Si vous pouviez remonter le temps et rencontrer un artiste ou revivre une époque ?
Je remonterais bien au milieu/fin du XIXe pour rencontrer de nombreux artistes. Je trouve ce siècle foisonnant de créations. Une artiste en particulier suscite mon intérêt : Aurore Dupin, plus connue sous le nom de George Sand. Personnalité unique, elle reçoit beaucoup d’artistes, écrivains et musiciens. Première féministe, elle milite contre la place et le sort que la société, organisée par et pour les hommes, réserve aux femmes. En soi ce féminisme n’est pas nouveau, Balzac milite aussi à la même époque. Mais qu’il soit porté par une femme, affichant elle-même sa liberté, c’est en cela que j’aimerais discuter avec elle, avoir son point de vue et comprendre comment elle en est venue à écrire ses romans Indiana ou encore La petite Fadette. Après réflexion, j’aimerai beaucoup aussi m’assoir silencieusement derrière le chevalet de Monet et juste admirer sa technique !
Si vous n’étiez pas responsable du service des publics, vous pourriez être ?
Je serais libraire ou j’ouvrirais une papeterie. Clairement avant de travailler au musée, le livre est un objet que j’aime beaucoup ainsi que tout ce qui attrait autour du papier et de l’écriture.
Coordonnées du musée
Musée Médard
71 place des Martyrs de la Résistance
34400 Lunel
04 67 87 83 95