Robert Petit-Lorraine, un peintre résistant
Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation
52 allée des Demoiselles
31400 Toulouse
Au printemps dernier, la collection du Musée départemental de la Résistance et de la Déportation s’est enrichie d’une vingtaine d’affiches originales d’une grande figure de la résistance ardéchoise : Robert Petit-Lorraine. Ces affiches de propagande résistante ont été retrouvées dans le grenier de la maison commingeoise de la belle-fille de l’artiste.
Robert Petit est né en 1920 à Nancy dans une famille d’artisan d’art. Il développe grâce à son père, ferronnier d’art, une important culture artistique ce qui lui permet de faire ses premières armes, à seulement 15 ans, comme apprenti dans un atelier de maitre verrier George Janin à Nancy. Il y travaille jusqu’en 1940, avant que sa famille ne doive quitter la ville suite à l’invasion allemande. Ils s’installent en Ardèche. Robert Petit intègre les Chantiers de Jeunesse dans le Vaucluse entre juillet 1941 et février 1942. Après son retour, sa famille décide de retourner s’installer à Nancy, lui décide de rester vivre en Ardèche. Il s’installe à Aubenas, à la Châtaigneraie, où il prend un poste d’agent d’assurance et commence en parallèle à exposer ses dessins. Cette période lui permet de développer de nouvelles valeurs, plus humaniste et éloignées de son héritage familial, qu’il va pouvoir mettre à profit lorsqu’il intègre la Résistance.
Suite à son refus d’intégrer le STO, il entre en clandestinité et son réseau de connaissance acquises lors de son séjour à la Châtaigneraie lui permet de trouver différentes cachettes à Aubenas et dans le département. Tout au long de cette période, il dessine des affiches pour la Résistance qui sont placardées dans les rues, appelant la population à se soulever contre l’Occupant.
Au cours de l’année 1944, Robert Petit intègre les Francs-Tireurs et Partisans où il prend le pseudonyme de Lorraine. C’est sous cette identité qu’il devient le dessinateur attitré du journal clandestin des FTP L’Assaut.
Au milieu de l’année 1944, il réalise une important série d’affiches qui appellent la population au combat patriotique. Ces dessins d’hommes et femmes en postures guerrières et fières, aux visages anguleux et regards perçants, sont complétés par des phrases chocs ou des mots portant les valeurs et combats de l’artiste : la liberté, la justice, l’espoir d’un lendemain meilleur.
C’est après-guerre, qu’il joint ses deux noms, signant désormais ses œuvres « Robert Petit-Lorraine ».