Tibet le Haut Pays des Neiges
Du 10 juillet au 19 octobre 2024
Tarifs
4 euros
Lieu
Musée des Beaux-Arts Salies
7 boulevard Rolland Castells
65200 Bagnères-de-Bigorre 06 33 79 60 45
Tibet, le Haut Pays des Neiges
Début mai 2014, nous nous retrouvons, deux couples amis,
à Xi An, dans l’attente de l’autorisation d’entrer en Région Autonome du Tibet….
Deux semaines avant, notre demande initiale s’était vue rejetée. Nous avions prévu
d’effectuer le tour du Mont Kailash. En pleine « Année du Cheval » faire un
pèlerinage, une Kora autour de cette montagne sacrée des tibétains, en valait douze.
Cette année là représentait le point culminant du cycle du calendrier lunaire…
Ce rejet découlait de la volonté des autorités chinoises d’éviter la présence
d’étrangers à une période de haut risque d’immolations par le feu de tibétains. A
noter que dès le 20 mai, des restrictions assez drastiques allaient s’appliquer aux
tibétains eux mêmes voulant s’y rendre…
Avec un itinéraire réduit, délaissant la région du Ngari, notre demande voit un soir à
17h le tampon libérateur la frapper violemment, autorisant notre décollage vers
Lhasa, prévu très tôt le lendemain matin… A défaut de vivre l’ambiance du Kailash et
du lac sacré Manasarovar, notre périple nous fera passer dans nombre de sites
mystiques, autant de hauts lieux de « la Voie du Diamant » tibétaine.
Ne pas avoir assimilé au préalable les écrits d’Alexandra David Neel, ou ce que
représentent Tsongkhapa, Tchenrézi, Tara Verte, Divinités et Grands Boddhisattvas
nous a réduits à l’état de visiteurs manquant quelque peu de connaissances…
Néanmoins avec recul les photographies prises sont le reflet de la façon dont notre
sensibilité a été profondément touchée. Elles témoignent d’elles mêmes de la force
spirituelle émanant des temples, stupas et monastères, dans et autour desquels les
tibétains pratiquaient alors les rites ancestraux qui constituent leur identité
profonde. Une force à l’échelle des paysages environnants, où la « zone de mort »
des himalayistes est le siège de dieux et déesses pour les tibétains…
Enfin, la dure réalité de la vie des tibétains sous la botte chinoise ne peut être
occultée. Il y a dix ans, l’armée chinoise et ses barrages étaient déjà omniprésents
sur les routes; un « merci » exprimé en tibétain dans un hôtel amenait une
correction immédiate du concierge, faisant comprendre que seul le mandarin avait
cours là bas. Et sur les sites chargés d’histoire, de culture, et du caractère sacré
portant la foi du peuple tibétain, flottaient ces drapeaux rouges et leurs étoiles
jaunes symboles d’un parti voulant imposer sa pensée unique à tous.
Que dirions nous si un tel symbole était planté au faîte de Notre Dame de Paris?
Claude Guyot, Photographe et Membre de l’Association Paloise pour l’Art et la Culture du Tibet