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Le Bestiaire d’Ingres

La représentation animalière a une place importante dans les dessins de Ingres. Si les animaux ne constituent jamais un motif iconographique unique, ils sont néanmoins présents dans plus d’une centaine de feuilles et bénéficient d’une importante attention du peintre : attitudes, détails anatomiques notamment.

Chien couché sur le ventre

Jean-Auguste Dominique Ingres
Musée Ingres Bourdelle

Quatre chevaux d’un quadrige

Jean-Auguste Dominique Ingres
Musée Ingres Bourdelle

Tête de cheval

Jean-Auguste Dominique Ingres
Musée Ingres Bourdelle

Tête de cheval, étude pour L’âge d’or

Jean-Auguste Dominique Ingres
Musée Ingres Bourdelle

Aigle de Jupiter

Jean-Auguste Dominique Ingres
Musée Ingres Bourdelle

En savoir plus

Le musée Ingres conserve un important fonds graphique du peintre qui comprend plus de 4 500 dessins autographes. Ces œuvres sont présentées par roulement et dans des conditions d’éclairage strictes afin de répondre à leur exigence particulière de conservation.

La représentation animalière a une place importante dans les dessins de Ingres. Si les animaux ne constituent jamais un motif iconographique unique, ils sont néanmoins présents dans plus d’une centaine de feuilles et bénéficient d’une importante attention du peintre : attitudes, détails anatomiques notamment.

Grâce à la peinture de Jean Alaux représentant l’atelier d’Ingres en 1818 à Rome, nous savons que le peintre entretenait une familiarité certaine avec les animaux de compagnie. On voit en effet dans la scène un chat blanc paisiblement installé près de la porte de communication entre les appartements et l’atelier. De fait, on retrouve parmi ses dessins des exemples de chats, vraisemblablement croqués sur le vif, que ce soit à Paris ou en Italie. Nous partageons ainsi quelques instants de la vie de Biquette (867.2907) ou de Mimi-Rottoi (867.2989). On trouve également des dessins de chiens – lévriers, chiens de berger, chiens de chasse, épagneuls – qui semblent avoir été faits sur le modèle, tel Le Chien couché sur le ventre (867.3127) et non copiés sur des recueils comme L’Histoire naturelle des animaux de Buffon. L’admiration bien connue d’Ingres pour ses prédécesseurs se manifeste aussi par une étude de chien d’après un détail de La Naissance de Louis XIII de Rubens (867.1417), intégrée par notre peintre dans Henri IV et ses enfants.

Ces études illustrent également l’intérêt d’Ingres pour les créatures fabuleuses : études pour Œdipe et le Sphinx ou copies d’après l’antique.

Dans les dessins d’études d’Ingres pour des tableaux, la représentation animalière est encore une fois un sujet présent. Les représentations de chevaux sont les plus nombreuses. Nombre de ces feuilles sont des copies d’après l’antique (d’après la frise des Panathénées de Phidias par exemple) qui nous éclairent sur ses recherches pour amalgamer les sources et sur sa volonté de s’approprier les formes plastiques antiques. Elles seront ensuite traduites dans Le Martyre de saint Symphorien ou plus spectaculairement encore dans L’Apothéose de Napoléon Ier où les chevaux constituent un élément majeur de la composition.

Ingres décrit ainsi ce tableau qui lui avait été commandé pour le Salon de l’Empereur à l’Hôtel de Ville de Paris : […] Quatre chevaux pareils à ceux qui l’ont conduit au sacre, sont dirigés par la Victoire vers le temple de l’Immortalité […] L’aigle triomphal plane dans les cieux […] Au bas, le trône reste vacant, gardé par l’aigle triste et fidèle […]. De fait, les études représentant des aigles pour lesquelles il s’est aussi adjoint la collaboration de son élève Paul Balze (études peintes sur toile, MIC.44) correspondent bien à la description faite par le peintre et conjuguent naturalisme et modèles antiques.

La référence à l’antique inspire aussi à Ingres des modèles d’animaux plus inattendus. On peut ainsi reconnaître dans le Serpent enroulé autour d’un tronc d’arbre (867.3304) le détail de « l’Apollon du Belvédère » conservé au musée du Louvre.

Enfin, L’Age d’or fournit à Ingres un prétexte pour amplifier son bestiaire. Il utilise en effet les animaux pour caractériser les vertus familiales : agneau du sacrifice, chien de la fidélité, lapin de la fécondité et biche, possible évocation de l’organisation primitive de la cellule familiale.