Rémi Trotereau
Artiste
Naissance
Nationalité
Une œuvre hors norme, hors forme, extirpée à la tripe, à la terre, aux temps les plus intimes, les plus reculés, et primitifs de nos fouilles les plus hurlantes. Une traversée de notre inconscient archéologique et anatomique, de nos ères viscérales. Traverser l’univers de Trotereau, c’est marcher vers les tréfonds de nous-mêmes, frôler les abysses aux parois abruptes entre les puissances vitales et les gravités de la mort.
De matière en naissances, de chrysalides, fractales et migrantes à la fois, ces formes comme des invitations, nous parlent à l’oreille, murmurent à un rythme d’incantation le pouls de notre animalité. Cet art crevasse les formes d’une grande sophistication, il invente ce beau dans la gangue, l’essentiel de l’émotion. Car il y a cette quête d’un raffinement parallèle dans cette expression vivante au temps infini. Le dialecte de Rémi ne dévie pas, aucune concession, il nous dit ça pour nous-mêmes, l’essentiel de cette forme en mouvement qui mue en nous et que l’on efface, le monstre, l’animal, l’incorruptible être.
Et c’est maintenant, et c’est ici que Rémi nous interpelle et nous conte ces éventrations, ces forces telluriques en majesté, ces apparitions fondamentales.
J’aime ces matières du dedans, ces êtres qui déforment notre vision et qui dérangent, ces remontées qui nous interpellent entre monstres et divinités, ces quêtes d’exister sans cesse au-delà.
J’aime ce monde auquel nous invite l’artiste, avec cette forte audace et ce talent sans relâche à l’ouvrage de sa fouille.
Lydie Arickx
En sculptures, Trotereau emploie à peu près tous les matériaux sans noblesse : terres, bois, cordes, ciment, tissus, débris de métaux, résines de synthèse. Ces créations souvent monumentales évoquent un univers archétypal qui concrétise ses mythologies personnelles dont le point d’orgue est le puissant assemblage du Grand Rétable.