Les Petits cavaliers
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Il s’agit ici d’une des premières estampes de Manet, elle date de 1861-1862 puisqu’elle figure dans le cahier de 8 gravures à l’eau-forte, annoncé par Cadart en septembre 1862. Manet signe le cuivre, selon l’usage des graveurs de reproduction, éd. Manet d’après Velázquez, mais il s’agit d’une reproduction « au second degré », qui reproduit en fait sa propre copie à l’huile (réalisée en 1855) aujourd’hui conservée au Chrysler Museum de Norfolk (États-Unis) d’après le tableau supposé de Velázquez du Louvre Réunion de treize personnages. Ce tableau serait en fait l’œuvre d’un autre artiste de l’école madrilène.
La technique de l’eau-forte et la liberté qu’elle permet éloignent cette estampe d’une simple gravure de reproduction et en font une œuvre originale. Manet la retravailla plusieurs fois. En plus des trois états des années 1861-62, Manet la reprit vers 1867 (états 4 et 5). Le thème est espagnol, mais c’est plus la technique de Velázquez, vigoureuse et colorée, que le sujet (quatre groupes de peintres en grande conversation), qui attira Manet. Ce dernier a employé toute l’échelle de traits et rayures de son vocabulaire pour préserver la variété des tons de la peinture à l’huile sans détruire la composition d’ensemble des figures.
En 1874, Manet réclame à son éditeur, Cadart, de lui restituer ses matrices : « j’apprends que l’on rend aux artistes leur planches. Je voudrais bien rentrer en possession des miennes… ». En 1890, peu après la mort de Manet, les trente matrices qui se trouvaient dans son atelier sont rééditées par sa femme puis vendues. Le marchand éditeur Louis Dumont les acquiert et en fait un nouveau tirage en 1894. Alfred Strölin, son successeur, tire une dernière édition en 1905 sous le titre 30 eaux-fortes originales de Manet. Après cette ultime impression Strölin perce de deux trous chaque matrice afin d’interdire toute nouvelle exploitation.
*Ce premier Salon des refusés présentait les artistes qui n’avaient pas été acceptés au Salon officiel, le Déjeuner sur l’herbe de Manet y figurait.
J.L. Augé, 2010